Mame Marie Sy-Diop: “Je veux voir le Sénégal monter sur la plus haute marche du podium et y rester”

THIEYSENEGAL.com : Mame-Marie Sy-Diop a évolué au plus haut niveau, face aux meilleures, mais elle n’a pas encore atteint son but ultime : amener le Sénégal sur la première marche du podium du FIBA Women’s AfroBasket.

Fière olympienne, ayant représenté son pays aux JO de Rio 2016, Sy-Diop ne prendra pas sa retraite tant qu’elle n’aura pas aidé sa nation à reconquérir la couronne continentale, gagnée pour la dernière fois en 2015.

Le Sénégal a disputé les finales des deux dernières éditions du FIBA Women’s AfroBasket (2017 et 2019), que Sy-Diop aurait adoré remporter, mais le Nigeria s’est montré plus fort lors de ces deux occasions.

L’ailière-forte de 35 ans admet auprès de FIBA.basketball être une guerrière, qui n’abandonne jamais. Elle se sent prête à guider sa sélection nationale pour lui permettre de réaliser son rêve de titre dans le tournoi africain majeur qui aura lieu cette année.

“Je m’implique énormément. Je me bats. Sur le terrain, j’utilise ma détermination et mon engagement pour le bien commun de l’équipe. J’entreprends tout pour gagner,” souligne-t-elle.

Même si le Sénégal est encore détenteur du record de titres continentaux, avec 11, la joueuse de 1.92m affirme ne pas vouloir s’en contenter.

“Nous visons toujours le titre. Le Sénégal est reconnu comme le pays le plus victorieux d’Afrique et il est de notre devoir de le maintenir au plus haut niveau. Nous avons connu des défaites, mais ça fait partie du sport. Le Sénégal rebondira et reconquerra le titre.”

Revenant sur les récents échecs des Sénégalaises, Sy-Diop souligne calmement que la vie est faite de hauts et de bas.

“Je peux dire que ça fait partie du sport, mais en même temps, nous avons eu à chaque fois notre destin entre les mains. Nous nous sommes fait surprendre par le Nigeria en 2017 et nous savions à quoi nous attendre en 2019, mais nous nous sommes les deux fois inclinées face à une excellente équipe du Nigeria.

“Le Nigeria veut écrire l’histoire et c’est compréhensible. Il nous revient d’apprendre de nos erreurs afin de nous préparer au mieux pour l’échéance de cette année.”

Pour réussir à relancer complètement le basket féminin au pays, elle reconnaît que beaucoup de choses doivent être mises en place, certaines étant déjà en train de l’être.

La fédération sénégalaise de basketball y travaille : “La domination que nous avons imposée il y a quelques années ne pouvait pas durer éternellement. Nous devons faire les ajustements nécessaires. Nos responsables essaient de rassembler toutes nos meilleures joueuses dispersées dans le monde entier.”

Sy-Diop, qui porte le maillot des FCBA de Charleville-Mézières (France) aux côtés de la Nigériane Evelyn Akhator, dit qu’il faut notamment intégrer des jeunes joueuses dans la sélection.

“Nous devons tenter de réunir nos joueuses évoluant aux quatre coins du monde afin de donner un nouvel élan à notre équipe. Il y a tellement de basketteuses talentueuses qui peuvent défendre les couleurs de notre pays.

“Je veux voir le Sénégal monter sur la plus haute marche du podium et y rester, car nous sommes une nation de basket. Nous avons les moyens d’y parvenir.

“J’aimerais que les jeunes puissent continuer de participer à des compétitions internationales. Ceci leur permettra de se préparer en vue de la sélection senior. C’est très important d’avoir cette transition.”

Riche d’une très grande expérience, Sy-Diop insiste qu’au-delà de vouloir jouer pour le Sénégal, elle veut aussi contribuer au développement des athlètes sénégalais.

“En plus de l’aspect sportif, la compétition continentale est une formidable aventure. Elle est vraiment différente des autres. Je voudrais accompagner, conseiller les plus jeunes, pour qu’elles soient plus à l’aise et qu’elles ne se laissent pas distraire par tous les à-côtés.”

Songeant aux JO de Rio 2016, elle se souvient d’avoir vécu une superbe expérience, qu’elle n’oubliera jamais.

“C’était merveilleux. Il n’y a pas de mots pour décrire ce sentiment. Que ce soit sportivement ou humainement, c’est quelque chose d’incroyable pour tout athlète. La visibilité que ce genre d’événements génèrent pour notre pays et pour l’Afrique est énorme.

“Représenter son pays dans la plus grande compétition du monde est impressionnant. Quelle fierté de pouvoir revêtir le maillot national face aux meilleures équipes mondiales ! D’abord, nous avons découvert une petite ville (le Village olympique). Vous y trouvez tout ce dont vous avez besoin. Nous avons pu rencontrer nos idoles. C’est une expérience dont rêvent tous les athlètes.”

Sy-Diop admet que le Nigeria aligne une formidable équipe, avec de très bonnes joueuses, mais elle maintient que le Sénégal n’a rien à envier aux ‘D’Tigress’ et elle est convaincue qu’il peut le battre.

“Actuellement, le Nigeria bénéficie de l’avantage psychologique, puisqu’il a obtenu deux victoires méritées lors des deux dernières finales. À nous de ne pas nous laisser surprendre à nouveau par des nations comme le Nigeria, l’Angola et les autres,” conclut-elle.

Avec Fiba