Affaire « 7 milliards de Le Pen » : Peut-on vraiment convoquer quelqu’un en justice pour de simples questions ?

THIEYSENEGAL.com : L’ancien premier ministre du Sénégal sous Abdoulaye Wade (juin 2007 – avril 2009) et ancien président de la Commission de l’Uemoa (2011 – 2017), sous Macky Sall a refait jour avec des questions dans une lettre ouverte adressé au Président Macky Sall.

Le libéral avait donc envoyé une série de quatre question à son ancien collaborateur et frère libéral. La plus remarquable des question fut donc celle demandant si réellement le Président de la République a offert 07 milliards à l’opposante française 07 milliards lors de sa dernière visite au Sénégal.

« 1. Avez vous donné récemment de l’argent à une personnalité politique française ? dans l’affirmative est ce un montant de 12 millions d’euros soit environ 7,9 milliards argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté. Surtout quand on sait que la haine et le rejet de l’autre, ont toujours été utilisés par le parti, comme véhicule d’une ascension politique ?
2. Lui avez-vous envoyé à l’issue de votre rencontre, une note revêtue de votre sceau, <>?
3. Si par extraordinaire tout cela était avéré, éclairez le Peuple Sénégalais avoir agi ès qualité de Président de la République du Sénégal ou de Chef de Parti politique et avec quel ARGENT?
4. Enfin êtes vous sérieusement dans la logique du report des élections Présidentielles prévues en février 2024 ? »

Voici, en guise de rappel, les quatre questions très liées que l’ex Pm a envoyé au Président Macky Sall dans un contexte d’une haute tension politique marquée par la polémique autour du troisième mandat.

Les acteurs de l’opposition n’ont pas tardé à sortir de leurs différents wigwams pour demander au pouvoir d’élucider la lanterne comme du côté du pouvoir des gens ont eu droit à des répliques salées parfois traînant le diable par la queue, tirant à boulets rouges sur l’ancien Premier ministre qu’ils disent être dans la manipulation manifeste pour se faire une peau neuve en politique à la hauteur des enjeux de l’heure.

Les choses étant sérieuses aux yeux de l’opinion, le pouvoir malgré son démenti formel, avait annoncé de prendre toute suite que lui offre la loi pour restaurer la vérité. Aguibou Soumaré est donc convoqué, ce jeudi 09 mars au commissariat central de Dakar pour s’expliquer sur les insinuations contenues dans une contribution récemment rendue publique.

Beaucoup pensaient, vu qu’Aguibou Soumaré n’a fait que poser des questions, que sa sortie ne pouvait le contraindre à une action judiciaire pour le triomphe de la vérité face à « ses graves questions ». C’est le gars de Birahim Seck qui a clairement demandé de « ne pas judiciariser ce qui doit rester un débat sur la gouvernance ».

Maintenant, l’on se demande si réellement peut-on vraiment convoquer quelqu’un en justice sous la base des questions émises ? Ce qu’il peut savoir, c’est que la question a souvent la valeur et la dimension de la personne qui la pose. La question d’un passant lambda adressée au Président par le biais d’un micro trottoir, ne peut avoir la même portée que celle émise par un ancien PM et de surcroît d’un ancien Président de l’UEMOA. Ceci est une évidence !

Et, pour ceux qui savent, la question a parfois une valeur affirmative quand elle est rhétorique. L’interrogation rhétorique étant une figure de style qui utilise la forme d’une question pour exprimer une affirmation, l’émetteur n’attendant pas réellement de réponse, mais veut pousser l’auditoire à percevoir elle-même l’évidence. A ce point, une question de cette nature peut engendrer des conséquences de plusieurs pouvant déboucher sur une action judiciaire pour que jaillisse la lumière pour pallier toute possible polémique.