Karim Wade -La loi des hommes : encore une injustice flagrante !

SENTV : Le rejet de la candidature de Karim Wade est injuste – pire encore à l’égard de sa mère. Mais avant d’étayer mes propos, examinons un peu la question de l’identité.
J’ai lu quelque part que « L’identité est un refuge sécurisant contre les désordres sociaux et les insécurités de la vie. » Ce qui veut dire que l’identité est la boussole de l’homme dans ce vaste univers et cette minuscule bulle bleue où vivent plus de 7 milliards d’humains et d’autres espèces.
Qui sommes-nous sans notre identité ? Qui sommes-nous sans nos repères culturels ? Qui sommes-nous sans notre patrimoine historique ? Mais surtout également qui sommes-nous sans cette mère génitrice qui nous mis au monde ? Celle qui nous a porté neuf longs mois dans son ventre qui nous servait de refugecontre tout danger, de la gestation jusqu’à l’accouchement.
Qui serions-nous sans la surveillance de cette mère? Bébé, sans défense, incapable de nous nourrir, cette mère nous a allaité, nourri, nettoyé, soigné, protégé, tout simplement par instinct culturel, elle a su donné à son enfant tout ce qu’elle a appris de son patrimoine culturel et familial pour s’occuper de son enfant et le voir grandir pour devenir « quelqu’un ». Et brusquement, pour des raisons politiques et autres calculs, des hommes créent des lois poussant à des binationaux de renoncer à la nationalité de leur mère pour pouvoir être éligible à l’élection présidentielle.
Voici ce que la Constitution sénégalaise dit à propos de la nationalité : « est de nationalité sénégalaise, (1) la personne née au Sénégal d’un père ou d’une mère né au Sénégal; (2) la personne dont le père ou la mère est sénégalais; (3) la personne mineure non mariée dont le père ou la mère a acquis la nationalité sénégalaise par naturalisation.

Concernant le Code électoral, la même Constitution sénégalaise dit également : « Tout candidat à la présidence doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politique, être âgé de 35 ans aux moins et de 75 ans au plus le jour du crutin. Il doit aussi savoir lire, écrire et parler la langue officielle». Quelle grosse erreur ! Quelle indignité à l’égard de la femme étrangère ! Et de la femme tout court ! Car il n’y a pas pire discrimination que de demander à un enfant de renoncer à la nationalité de sa mère – sa génitrice – celle qui l’a porté durant neuf longs mois et mis au monde. Même si c’est juste par acte judiciaire pour des circonstances politiques ou autres.
Demander à Karim Wade de renoncer à sa double nationalité française est une insulte pour la femme que je suis à cause de toutes les raisons citées ci-haut. Il y’a une citation de Tocqueville qui dit ceci – « quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. ».
Arrêtons de jouer avec ce qui est indelible ! Car l’identité de l’homme est indélébile. Oui ! l’identité est ce qui définit quelqu’un dans un système social. L’identité repose sur deux faits indélébiles : l’origine et la culture. Évidemment l’une peut aller sans l’autre. C’est-à-dire, on peut renier sa culture ou son origine mais jamais au plus grand jamais, aucune des deux ne peut être effacée ou être oubliée. C’est la logique de l’histoire de l’espèce – son ADN social.
Karim aura beau renoncer à sa nationalité française par écrit et signé ce 16 janvier 2024, par décret par le premier ministre de France, Gabriel Attal, ne fera pas qu’il n’est pas et ne restera pas français par essence de par sa mère Viviane Wade, l’expremière Dame, épouse de l’ancien Président de la République du Sénégal, Son Excellence Abdoulaye Wade.
Bon sang – les hommes ! Arrêtons ce combat contre la nature ! Car rien ne peut vaincre la nature encore moins rien ne peut vaincre la décision divine. L’histoire du prophète Joseph avec le peuple d’Égypte est assez édifiante pour savoir que c’est Dieu qui élève qui IL VEUT.
La même loi qui interdit à un sénégalais de mère étrangère d’être sélectionné dans la liste des candidats à l’élection présidentielle, est cette même loi qui peut être révisée par INJONCTION DIVINE, rien que pour permettre à cet homme d’être celui-là qui va être le prochain président de la République du Sénégal. Car les voies du Seigneur sont impénétrables.
Qui aurait pensé qu’en 2012, c’est Macky Sall qui serait élu 4ème Président de la République du Sénégal, au même moment oú Moustapha Niass et feu Ousmane Tanor Dieng se faisaient front alors que tous les deux auraient dû laissé le jeune Khalifa Sall passer comme candidat du Parti Socialiste (PS), mais leur mésentente a fait couler le parti. Et Dieu dans sa Grande Autorité a choisi Macky Sall comme celui qui va succéder à Abdoulaye Wade, en laissant de côté des profils comme Idrissa Seck et tant d’autres.
Et également ! Qui aurait pensé que Ousmane Sonko le candidat favori du parti PASTEF, parti dissout par la loi sénégalaise, serait emprisonné et remplacé par un autre choix de la Coalition Sonko 2024, coalition reconnue par cette même institution et qui a acté la candidature de Bassirou Diomaye Faye, celui-là également en prison ?
Nagnou Mandou – téé khamné Yallah bourbi moy faal ! Ressaisissons-nous et soyons humbles et loyaux les uns envers les autres tout en sachant que c’est Dieu qui choisit qui IL VEUT pour porter la destinée d’un peuple !
Pour la femme que je suis, je trouve complètement aberrant, à la limite insultant et dégradant génétiquement et culturellement parlant que, pour des raisons purement politiques, la loi demande à un fils ou une fille de renoncer à la nationalité de sa mère s’il/elle veut briguer à la magistrature suprême.
Pour la femme que je suis, Oui ! il y’a leurre et vice dans la Constitution sénégalaise et dans n’importe quelle constitution au monde en ce qui concerne ce fait. Que personne ne vienne en commentaire dire que c’est pour protéger les intérêts du Sénégal. Car dans ce cas, il n’y a pas pire amalgame que de dire que le Président Macky Sall, citoyen sénégalais de mere père et de père sénégalais a toujours privilégié les intérêts étrangers en l’occurrence français au détriment des intérêts nationaux. En tout ça toujours été la chanson préférée du camps de l’opposition et d’une partie de la société civile.
Ce qui veut dire que ces calculs politiques ont toujours été biaisés par ces mêmes politiciens qui se battent pour un semblant de démocratie !
Quelle démocratie ?! Une démocratie qui est maquillée quand ça arrange les uns contre les autres ? Une démocratie qui est heurtée et blessée quand il s’agit de revisser la Constitution pour créer des lois personnalisées pour combattre d’autres citoyens ou réconforter certaines manœuvres politiques ? Si le Président Abdoulaye Wade n’avait pas créé une loi pour faire démissionner Macky Sall de la Présidence de l’Assemblée nationale, serait-il élu aujourd’hui Président de République? Quelle loi a permis à Karim
Wade de bénéficier d’une grâce qui l’a déporté a Doha au Qatar ? C’est juste pour dire que – aux hommes leurs lois. À Dieu Sa décision irrévocable.
Pour conclure, Il est grand temps, non pas de réviser la Constitution. Car c’est fait à maintes reprises de par certaines lois et certains articles modifiés de part et d’autre. Mais il s’agit plutôt de repenser sérieusement l’ossature de la Constitution sénégalaise. Les enjeux d’hier ne font plus légions. Le monde s’est globalisé et il est inadmissible de continuer à être piloté par une Constitution dont la moitié des articles ne sont que des copie-coller des lois inspirées d’outre-atlantique, pour ne pas citer de nom.

Chers sénégalais, avoir une mère de nationalité étrangère ne doit pas être une entrave à notre identité et notre démocratie ou à notre souveraineté. Le pire serait d’avoir un candidat dont le père est de nationalité étrangère! Mais la mère ! C’est abusé les gars ! En tant que citoyenne sénégalaise, d’origine malienne de par son grand-père maternel qui, un jour a quitté le Mali à vélo à l’époque vers les année 1930, traversant tout le Sénégal pour aller s’installer sur les rives du fleuve Casamance dans la région de Sédhiou pour y épouser une belle sérére du Sine Saloum qui donna naissance à une femme
métissée d’origine « bambara al pular » ( ma mère Daffé Diao) dont je suis le fruit moi Marem KANTE. Je revendique fièrement ces différentes origines qui font mon identité culturelle et génétique. Quel blasphème de me demander de les renier ! On se bat pour la refondation des fondamentaux de ce pays, surtout de son système. Donc à mon humble avis, cela doit passer nécessairement par la refonte
totale de cette Constitution qui comporte beaucoup d’amalgames. Le débat sur le troisième mandat avec l’article 27 portant la durée du mandat du Président de la République en est une parfaite illustration.
Mais bon Dieu ! Qu’est-ce que l’origine d’un enfant dont la mère est étrangère et son père sénégalais a un impact significatif dans le processus électoral? Est-ce que être Président de la République est plus important que le Patrimoine culturel d’un individu ? Oui ! C’est légitime et compréhensible ! L’on pourrait comprendre de facto si c’était Abdoulaye Wade le père de Karim Wade qui était de nationalité française. Mais sa mère Viviane ! C’est discriminatoire !
Aucune loi n’est immuable car elles sont toutes écrites par des hommes. Corrigeons cette grosse erreur dans notre Constitution. Il y va de l’avenir de tous ces binationaux patriotes qui veulent servir leur pays.
Corrigeons cette injustice à l’égard de la femme. La mère – la génitrice – celle qui fait la grandeur de l’homme. Car demander à quelqu’un de renoncer à la nationalité de sa mère, c’est comme si on lui demandait de se couper en deux, de renier une partie de soi-même ou de ranger aux oubliettes le patrimoine culturel de sa mère. Ce qui inadmissible et impossible.
Pauvre Afrique !!!
Après l’on se réclame démocrate ! Une démocratie illusoire et asphyxiante !
One love
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PlumeCitoyenne
MaremKANTE
Dimanche 21 janvier 2024