THIEYSENEGAL.com : Un audit récent sur le patrimoine bâti de l’État a mis en lumière des pratiques pour le moins controversées. Selon les conclusions du rapport, 54 villas situées à la Cité Fayçal, Mermoz, Point-E et Fann Résidence avaient été attribuées sous des baux emphytéotiques jugés illégaux, avec des loyers allant de 60 000 à 80 000 FCFA. Dans le même temps, l’État déboursait près de 2 milliards de FCFA par an pour loger ses fonctionnaires.
Face à cette situation, la Société de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) a engagé une vaste opération de récupération de ces biens. Cette initiative vise à restaurer la légalité et à réaffecter ces logements au profit des agents de l’administration.
La Cité Fayçal au cœur du scandale
Construite dans les années 1990 par l’homme d’affaires Djily Mbaye, la Cité Fayçal avait été partiellement cédée à l’État pour y loger des fonctionnaires, magistrats et ministres. Sous la présidence d’Abdoulaye Wade, certains occupants avaient tenté d’obtenir la propriété définitive de ces villas. Cependant, le ministre des Finances de l’époque, Abdoulaye Diop, s’était opposé à ces cessions, rappelant que la vente des biens de l’État nécessitait une loi.
En 2012, sous la présidence de Macky Sall, une solution alternative avait été trouvée : l’attribution de baux emphytéotiques de 99 ans. Toutefois, ces contrats violaient les textes en vigueur, qui limitent leur durée à 30 ans, prorogeables jusqu’à 20 ans. Cette irrégularité a poussé la Sogepa à réexaminer ces accords et à entreprendre leur annulation.
Une reprise en main généralisée
L’opération de récupération des biens ne se limite pas à la Cité Fayçal. D’autres quartiers stratégiques comme Mermoz, le Point-E et Fann Résidence sont également concernés. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de mettre fin aux abus et de garantir une gestion plus rigoureuse du patrimoine immobilier de l’État.
Les anciens bénéficiaires de ces baux sont désormais sommés de libérer les lieux ou de renégocier leurs contrats dans le cadre légal. Cette reprise en main pourrait permettre à l’État de réaliser des économies substantielles tout en assurant une répartition équitable des logements destinés aux fonctionnaires.
Cette affaire soulève une fois de plus la question de la transparence et de la gestion des biens publics, mettant en lumière la nécessité d’un contrôle renforcé pour éviter de nouvelles dérives.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com