THIEYSENEGAL.com : À l’heure où les défis éducatifs se complexifient, le Sénégal amorce un virage décisif. Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a réaffirmé sa volonté de faire de l’école un espace de formation intégrale de l’individu, lors de la signature, ce mardi, d’une convention de partenariat avec la plateforme citoyenne féminine Yaay Jambaar. Une alliance stratégique dans le cadre de la Nouvelle Initiative pour la Transformation Humaniste de l’Éducation (NITHÉ).
« Nous voulons une école qui éduque toute la personne », a martelé M. Guirassy, devant un parterre d’acteurs sociaux réunis pour l’occasion. Derrière cette formule, une ambition claire : réconcilier l’école sénégalaise avec ses racines culturelles et ses valeurs fondamentales, tout en l’ouvrant sur les enjeux globaux.
Une école porteuse de sens et de valeurs
NITHÉ, portée depuis plusieurs mois par le ministère, se distingue par sa vision : une éducation fondée sur l’éthique, la solidarité, la responsabilité citoyenne et la diversité. Ce projet entend aller au-delà des apprentissages cognitifs traditionnels pour embrasser l’humain dans sa globalité.
« Il ne s’agit plus seulement d’instruire, mais de construire des citoyens conscients, solidaires et fiers de leur identité », a souligné le ministre. Une orientation que conforte le partenariat avec Yaay Jambaar, organisation féminine reconnue pour son engagement dans les dynamiques communautaires.
Une mobilisation des forces vives, notamment féminines
M. Guirassy insiste : l’école ne peut évoluer sans l’adhésion des communautés. Et dans ce chantier, les femmes occupent une place centrale. « Elles sont les piliers silencieux mais indispensables de la société. Leur rôle dans l’éducation est fondamental, bien au-delà de la sphère familiale », a-t-il reconnu.
La convention signée avec Yaay Jambaar formalise ainsi un pacte inédit : l’État engage la société civile dans la co-construction du système éducatif. Pour le ministre, il s’agit d’un « pacte moral et républicain », et non d’un simple accord administratif.
Des actions concrètes et multisectorielles
La collaboration porte sur plusieurs axes prioritaires : implication communautaire dans la gouvernance scolaire, promotion de la scolarisation des filles, éducation aux valeurs dès la petite enfance, lutte contre les violences scolaires, et accompagnement parental. À cela s’ajoute une ambition plus large : renforcer la participation des femmes dans l’autonomisation économique et la transformation locale, notamment par le biais de projets agricoles, industriels et numériques.
Cheikh Alassane Sène, vice-président de Yaay Jambaar, salue cette avancée comme une « innovation majeure ». Selon lui, c’est la première fois qu’une organisation de la société civile est intégrée aussi directement à une réforme nationale de l’éducation.
« Ce partenariat, c’est aussi notre manière de restaurer les valeurs et de soutenir le développement à la base. Nous voulons que chaque jeune, chaque femme ait accès aux moyens de bâtir l’avenir – qu’il soit éducatif, agricole ou industriel », a-t-il déclaré.
Vers une école du futur, enracinée et ouverte
En s’alliant avec des acteurs de terrain comme Yaay Jambaar, Moustapha Guirassy entend faire de l’éducation un projet collectif, ancré dans les réalités locales mais tourné vers l’avenir. Un chantier de longue haleine, mais qui pourrait bien réconcilier les Sénégalais avec leur école.
« L’éducation ne doit plus être l’affaire des seuls enseignants ou du gouvernement. Elle doit redevenir une cause nationale, portée par tous », a conclu le ministre.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com