THIEYSENEGAL.com : Dans un contexte tendu pour les médias au Sénégal, la journaliste et directrice de publication Aïssatou Diop Fall a obtenu une première victoire judiciaire. La Cour suprême a jugé recevable son recours contre la décision du ministère de la Communication ayant ordonné la fermeture immédiate de ses organes de presse : PublicsnTV, Le Public et Public SN.
L’arrêté ministériel, signé fin avril, imposait l’arrêt sans délai de toutes les activités de ces trois médias, invoquant des manquements non détaillés dans la notification. La mesure a été immédiatement contestée par la journaliste, qui a saisi la plus haute juridiction administrative du pays le 28 avril, par le biais d’un recours pour excès de pouvoir.
Un recours conforme à la loi organique
Dans sa décision, la Cour suprême a validé la procédure engagée par Aïssatou Diop Fall, estimant que la requête répond aux critères fixés par l’article 33 de la loi organique relative à l’organisation de la juridiction administrative. Le dépôt a été effectué dans les délais légaux, et la forme du recours respecte les exigences procédurales.
Cette étape procédurale, bien que préliminaire, permet à la journaliste d’obtenir une audience sur le fond du dossier. Elle espère faire annuler purement et simplement la décision ministérielle qu’elle juge arbitraire et attentatoire à la liberté d’informer.
La bataille judiciaire ne fait que commencer
« Cette fermeture est une atteinte grave à la liberté de la presse et au droit du public à l’information », avait déclaré Aïssatou Diop Fall peu après avoir reçu la notification du ministère. La décision de saisir la justice avait été prise dans la foulée, sans attendre.
Cette affaire relance le débat sur l’indépendance des médias au Sénégal, dans un climat où plusieurs professionnels de l’information dénoncent une pression croissante sur les organes de presse critiques vis-à-vis des autorités.
Vers un précédent juridique ?
Si la Cour suprême venait à annuler l’arrêté, cette affaire pourrait faire jurisprudence en matière de contentieux entre les médias privés et l’administration publique. À l’inverse, si la fermeture est maintenue, elle marquerait un tournant préoccupant dans les relations entre le pouvoir exécutif et la presse.
Pour l’heure, les rédactions de PublicsnTV, Le Public et Public SN restent à l’arrêt, en attente d’une décision sur le fond. Mais le bras de fer engagé par Aïssatou Diop Fall pourrait bien redéfinir les contours de la liberté d’expression dans le pays.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com