THIEYSENEGAL.com : Après sa condamnation en appel pour diffamation à l’encontre de Souleymane Ciss, l’activiste féministe reste injoignable. Un procès-verbal de carence a été établi, ouvrant la voie à une procédure de contrainte par corps.
L’activiste Gabrielle Kane est désormais dans une situation judiciaire critique. Condamnée en appel à trois mois de prison avec sursis et à verser deux millions de francs CFA de dommages et intérêts à Souleymane Ciss pour diffamation, elle reste introuvable, selon les informations du quotidien Les Échos, publiées ce jeudi 8 mai 2025.
Mandaté pour lui signifier un commandement de payer, un huissier de justice s’est présenté à son domicile. En vain. La maison était fermée, et toutes les tentatives de contact — appels téléphoniques, messages — se sont soldées par un silence total. Faute de biens saisissables sur place, l’huissier a dressé un procès-verbal de carence, confirmant ainsi l’impossibilité d’exécuter la décision judiciaire à ce stade.
Aucun fonds disponible, la contrainte par corps en ligne de mire
Toujours selon Les Échos, une procédure de saisie par tiers détenteur a également été lancée : l’huissier aurait envoyé des avis à une dizaine d’établissements bancaires, dans l’espoir de bloquer des avoirs appartenant à Gabrielle Kane. Là encore, les résultats sont négatifs : aucun fonds n’a pu être localisé sur les comptes identifiés.
En conséquence, la justice pourrait recourir à la contrainte par corps, un mécanisme prévu en matière civile, permettant l’incarcération d’une personne condamnée lorsque celle-ci ne s’acquitte pas volontairement de ses obligations financières. Une mesure exceptionnelle, mais légalement applicable dans le cas présent.
Une affaire née d’une publication polémique
Pour rappel, Gabrielle Kane avait publié sur ses réseaux sociaux des accusations visant Souleymane Ciss, affirmant qu’il aurait épousé une jeune femme de 18 ans avant de la répudier sous prétexte qu’elle n’était pas vierge. Des propos jugés diffamatoires par les juridictions sénégalaises.
En première instance, la militante féministe avait été condamnée en mai 2022 pour injures publiques et diffamation. Toutefois, la Cour d’appel de Dakar, dans sa décision du 18 février 2025, a relaxé Gabrielle Kane du chef d’injures publiques, tout en confirmant la diffamation, entraînant une sanction allégée, mais ferme.
Un silence stratégique ou un refus d’obtempérer ?
Le silence actuel de Gabrielle Kane interroge. Est-ce un choix tactique en attendant un éventuel pourvoi ou une tentative de se soustraire aux effets d’une condamnation devenue exécutoire ? Pour l’heure, ni elle, ni ses conseils ne se sont exprimés publiquement sur l’inexécution du jugement.
Dans un climat politique et judiciaire marqué par une revendication croissante de transparence, ce dossier pourrait faire date si la contrainte par corps venait à être appliquée à une figure aussi médiatisée du militantisme féministe sénégalais.
À défaut de paiement volontaire ou d’accord amiable, le parquet pourrait enclencher la procédure de contrainte, ce qui exposerait Gabrielle Kane à une incarcération temporaire en exécution de la décision civile.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com