Tabaski 2025 : Le président Bassirou Diomaye Faye libère 1 466 détenus dans un geste fort de réconciliation sociale
THIEYSENEGAL.com : À l’approche de la fête de la Tabaski, symbole de sacrifice et de pardon dans la tradition musulmane, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a décidé d’accorder une grâce présidentielle à 1 466 détenus. Un acte fort, à la fois humaniste et politique, inscrit dans la tradition républicaine sénégalaise mais aussi révélateur de la vision sociale du nouveau régime.
Selon un communiqué transmis par la présidence de la République, cette mesure s’adresse prioritairement à des délinquants primaires, des personnes gravement malades, des mineurs incarcérés, ainsi que des prisonniers âgés ou considérés comme aptes à une réinsertion réussie.
« Le Chef de l’État offre ainsi à ces citoyens l’opportunité de retrouver leurs familles et de se réinsérer dans la société », souligne le texte officiel.
Une tradition républicaine chargée de sens
Conformément à l’article 47 de la Constitution, le président peut user de son droit de grâce à tout moment, souvent à l’occasion des grandes fêtes religieuses comme la Tabaski ou la Korité. Si la pratique est ancienne, elle prend une nouvelle dimension cette année, dans un contexte national de refondation institutionnelle et de volonté d’apaisement social.
Depuis son investiture en avril 2024, Bassirou Diomaye Faye a multiplié les gestes symboliques en faveur d’une justice plus équitable et d’une gouvernance plus inclusive. Cette grâce massive s’inscrit donc dans un cadre plus large de réconciliation nationale.
Surpopulation carcérale et défis de réinsertion
Avec un système pénitentiaire qui compte près de 12 000 détenus pour une capacité estimée à environ 5 000 places, le Sénégal fait face à une surchauffe carcérale dénoncée par de nombreuses ONG et institutions de défense des droits humains. Les prisons, souvent vétustes, sont surpeuplées, et les conditions de détention jugées préoccupantes.
La grâce présidentielle, si elle soulage ponctuellement les établissements, soulève aussi la question de l’après-prison. Les spécialistes du droit pénal et du travail social appellent à un accompagnement renforcé des ex-détenus, afin d’éviter les récidives et d’encourager la réintégration socio-économique durable.
Une mesure saluée, mais à encadrer
Dans les médias comme dans la société civile, cette annonce a été globalement bien accueillie. Des associations de défense des droits des détenus, des guides religieux et des familles ont salué un « acte de pardon et de justice sociale ». Toutefois, certains acteurs du secteur judiciaire rappellent la nécessité de transparence dans les critères de sélection et de suivi post-libération pour garantir l’efficacité de la mesure.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com