Succession de Cheikh Béthio Thioune : Bras de fer judiciaire entre Seydina Saliou et Sokhna Déthié Pène autour d’un terrain à Touba

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THIEYSENEGAL.com : Six ans après la disparition de Cheikh Béthio Thioune, figure emblématique des Thiantacounes, un conflit familial vire au contentieux judiciaire, mettant aux prises son fils Seydina Saliou Thioune et l’une de ses veuves, Sokhna Déthié Pène. Au cœur du litige : une parcelle de terrain située à Touba Ndiarème, dont les deux parties revendiquent la propriété au titre d’un legs personnel du défunt guide religieux.

Selon des informations rapportées par L’AS, Seydina Saliou Thioune soutient que le terrain lui avait été donné de son vivant par son père. Il affirme que la remise du bien avait été faite dans un cadre privé, mais formalisée par des documents qu’il dit authentiques. Estimant que la parcelle est aujourd’hui occupée de manière irrégulière par sa belle-mère, il réclame une indemnisation de 15 millions de francs CFA pour préjudice subi.

Face à ces accusations, Sokhna Déthié Pène oppose sa version : selon elle, le terrain lui avait été publiquement attribué par Cheikh Béthio Thioune en 2014, en présence de fidèles et membres de la famille. Elle accuse son beau-fils d’avoir fabriqué des justificatifs pour tenter de récupérer un bien qui ne lui revient pas. Le conflit, initialement familial, a pris une tournure judiciaire, exposant au grand jour les fragilités de la gestion successorale dans certaines grandes familles religieuses.

Dans ce dossier sensible, le parquet a souligné que seul Seydina Saliou dispose actuellement d’un document officiel appuyant sa revendication. En conséquence, il a requis une peine de six mois de prison avec sursis contre Sokhna Déthié Pène pour occupation irrégulière d’un bien foncier. Toutefois, la défense de cette dernière plaide la légitimité d’un don verbal, reconnu dans certaines pratiques coutumières sénégalaises, notamment dans les familles maraboutiques.

Le jugement a été mis en délibéré, avec un verdict attendu pour le 15 juillet 2025. En attendant, l’affaire continue de susciter des réactions au sein des cercles thiantacounes, où certains appellent à une résolution pacifique, dans l’esprit des enseignements de Cheikh Béthio.

Ce différend illustre une nouvelle fois la complexité des successions au sein des grandes familles religieuses, où les dons spirituels, les legs matériels et les rivalités internes peuvent entrer en collision. L’affaire pourrait faire jurisprudence, à l’heure où de nombreux contentieux fonciers émergent autour des biens laissés par des guides religieux très influents.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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