Couvre-feu à Kayes après une attaque djihadiste : les échanges Mali–Sénégal sous pression

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THIEYSENEGAL.com : La ville de Diboli, dans la région de Kayes à l’ouest du Mali, a été visée ce mardi matin par une attaque attribuée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), une coalition djihadiste affiliée à Al-Qaïda. L’assaut s’est produit peu après 6h, à seulement 1,5 km de la frontière sénégalaise, suscitant une vague d’inquiétude dans les deux pays.

En réponse à cet acte terroriste, le Gouverneur de la région de Kayes, le Général de Brigade Moussa Soumaré, a immédiatement décrété un couvre-feu régional de 30 jours reconductible, interdisant tout déplacement entre 21h et 6h du matin. Cette mesure est en vigueur depuis ce mardi 1er juillet et s’étendra jusqu’au 30 juillet 2025.

« Cette décision vise à contenir toute tentative d’infiltration et à sécuriser les populations face à une menace persistante, » indique un communiqué officiel du gouvernorat.

Seuls les véhicules des forces de défense et de sécurité, ainsi que les ambulances disposant d’un ordre de mission dûment signé, sont autorisés à circuler pendant les heures du couvre-feu.

Frontière perturbée, économie sous tension

Cette mesure d’exception risque de provoquer des perturbations majeures dans les échanges commerciaux entre le Mali et le Sénégal, notamment sur le corridor Bamako–Dakar, l’un des plus fréquentés d’Afrique de l’Ouest. La ville de Kidira, côté sénégalais, et Diboli, côté malien, forment un nœud stratégique pour le transit de marchandises, reliant le port de Dakar à la capitale malienne.

Des transporteurs sénégalais, joints par Dakaractu, ont fait part de leur préoccupation croissante face à ce couvre-feu qui restreint considérablement les déplacements nocturnes — période habituellement privilégiée pour les convois de marchandises.

« Les délais de livraison vont exploser, surtout pour les denrées périssables et les marchandises sensibles. Ce genre de situation crée une pression énorme sur les coûts logistiques, » déclare un opérateur basé à Tambacounda.

Réaction sécuritaire du Sénégal

Face à la proximité de l’attaque, les autorités sénégalaises ont renforcé le dispositif sécuritaire le long de la frontière. Des unités du Groupement d’action rapide de surveillance et d’intervention (GARSI) de la gendarmerie nationale, appuyées par des éléments de l’armée, ont été déployées dans la zone de Kidira.

« La situation est suivie heure par heure. Les patrouilles ont été intensifiées, et la frontière est étroitement surveillée, » confie une source militaire sénégalaise.

Cette montée en vigilance vise à rassurer les populations locales, mais aussi à prévenir tout débordement ou tentative de repli des assaillants sur le territoire sénégalais, un scénario redouté par les services de sécurité.

Kayes : nouvelle cible de l’expansion djihadiste ?

Historiquement moins touchée que les régions centrales du Mali, Kayes subit depuis plusieurs mois une recrudescence des attaques, preuve d’un élargissement du champ d’action du JNIM, qui cherche à déstabiliser les zones frontalières et les axes logistiques essentiels.

Cette offensive à Diboli, au cœur d’une zone commerciale cruciale, marque une escalade préoccupante dans la stratégie des groupes armés : s’attaquer aux points névralgiques des économies régionales pour accentuer la pression sur les États.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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