THIEYSENEGAL.com : Ce qui n’était au départ qu’un désaccord privé entre deux figures médiatiques s’est transformé en un duel judiciaire explosif devant le tribunal correctionnel de Dakar. Awa Baba Thiam et Salamata Sow, plus connue sous le nom de Salla Sow, se sont retrouvées ce jeudi dans une salle d’audience surchauffée, chacune occupant la double casquette de prévenue et de partie civile. En jeu : des accusations croisées de diffamation, injures publiques, menaces de mort, et collecte illégale de données personnelles.
Le conflit entre les deux femmes remonte à 2023, lors du mariage de la fille d’Awa Baba Thiam. Ce jour-là, des audios virulents à son encontre commencent à circuler sur les réseaux sociaux. Selon elle, l’origine de cette fuite serait Salla Sow, qui aurait envoyé ces messages dans un moment de colère :
« Le jour du mariage de ma fille, à 4 heures du matin, elle m’envoie un message. La veille, elle m’avait offert des cadeaux. Le lendemain, des influenceurs et même des homosexuels me prenaient pour cible dans des directs. »
Salla Sow, quant à elle, admet les insultes, mais nie toute intention de les rendre publiques. Elle justifie sa réaction par une déception personnelle :
« J’ai financé ce mariage comme si c’était ma propre fille. Mais le jour J, elle m’a ignorée et humiliée. J’ai envoyé les audios à elle seule. »
L’enquête a pourtant soulevé des zones d’ombre, notamment autour de l’implication de la domestique Saly Kama, qui aurait prêté son téléphone à sa patronne pour envoyer des messages injurieux. Mais les enquêteurs ont rapidement mis en doute cette version, notant que le niveau de langage utilisé dépassait largement celui supposé de Saly Kama.
La tension est montée d’un cran lorsque Salla Sow a livré une révélation personnelle en pleine audience :
« En 2014, elle m’a demandé de l’aider à faire reconnaître son enfant par Bougane Guèye Dany. J’ai refusé, mais elle est passée par ma mère. »
Ces propos ont immédiatement été dénoncés par Me Mamadou Guèye Mbow, avocat d’Awa Baba Thiam, qui a pointé une atteinte grave à la vie privée.
Face aux accusations, Awa Baba Thiam a maintenu sa version :
« C’est elle qui est revenue vers moi. Elle m’avait même organisé une surprise pour mon anniversaire. Ce sont ses jalousies envers mes fréquentations qui ont créé un malaise. »
À plusieurs reprises, la présidente du tribunal a dû rappeler les deux femmes à l’ordre, les invitant à plus de retenue :
« Vous êtes des grandes dames, des modèles. Vous devez revoir votre comportement après cette audience. »
Salla Sow a fini par présenter ses excuses.
Sur le plan juridique, Me Guèye Mbow a réclamé 100 millions FCFA de dommages pour sa cliente, estimant que son honneur avait été profondément bafoué. En face, Me Amadou Yéri Ba, avocat de Salla Sow, a demandé le franc symbolique, plaidant que sa cliente était la vraie victime dans cette affaire et dénonçant une procédure « injustement orientée ».
Le ministère public a requis l’application stricte de la loi, tandis que la défense d’Awa Baba Thiam a réclamé sa relaxe pure et simple, la présentant comme une « arroseuse arrosée » victime d’une cabale médiatique et judiciaire.
Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 14 août 2025. D’ici là, l’affaire continue d’agiter les réseaux sociaux et l’opinion, révélant les dérives de la vie privée exposée en place publique et les glissements de la notoriété vers les tribunaux.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com