Barthélémy Dias charge Ousmane Sonko : « Le premier problème du Sénégal, c’est lui »

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THIEYSENEGAL.com : Depuis Paris, l’ancien maire de Dakar règle ses comptes avec le Premier ministre, l’accusant de nuire à la stabilité du pays et promettant une réponse politique ferme.

Barthélémy Dias, figure politique controversée au Sénégal, a profité de son passage sur le plateau de TV5 Monde Afrique, mardi 15 juillet, pour lancer une salve verbale d’une rare virulence contre Ousmane Sonko, Premier ministre du gouvernement Diomaye Faye. Pour lui, le chef du gouvernement serait non seulement une source de tensions au sein de l’exécutif, mais aussi un obstacle au bon fonctionnement de la République.

L’ancien édile de Dakar n’a pas mâché ses mots : « Le premier problème du Sénégal aujourd’hui, c’est d’abord ce Premier ministre, qui confond pomme de terre à Angleterre », a-t-il déclaré ironiquement, en référence à une supposée confusion linguistique faite par Sonko. Une pique symbolique pour dénoncer, selon lui, un manque de rigueur et de cohérence dans l’action gouvernementale.

Un « double problème » au sommet de l’État

Barthélémy Dias affirme que le Sénégal traverse une crise de gouvernance où l’autorité présidentielle serait affaiblie par les sorties publiques d’Ousmane Sonko. « Il doit rester à sa place, faire preuve de retenue, et respecter l’intelligence des Sénégalais qui, je le rappelle, ne l’ont pas élu », a-t-il souligné, réaffirmant la légitimité pleine et entière de Bassirou Diomaye Faye, élu avec 54,28 % des voix au premier tour de la présidentielle du 24 mars 2024.

Selon Dias, deux dérives coexistent : l’une serait une « prise en otage du pouvoir exécutif » par un Premier ministre trop exposé, l’autre, un déficit d’autorité du chef de l’État. « Si Sonko a raison de critiquer, alors c’est que Diomaye ne gouverne pas. Et ça, c’est un problème bien plus grave », a-t-il insisté.

« Nous allons le sortir de l’Assemblée nationale »

Interrogé sur sa rivalité persistante avec Sonko, Barthélémy Dias a évoqué sans détour leur passé conflictuel – notamment la perte de ses mandats de maire de Dakar et de député, qu’il attribue indirectement à l’influence du leader de Pastef.

Alors qu’Ousmane Sonko a laissé entendre qu’il pourrait retrouver son siège à l’Assemblée nationale en cas de limogeage de la Primature, Dias a averti : « Moi, je retournerai à l’Assemblée. Et si jamais il s’y réfugie, nous allons le déloger. Nous allons reconstruire un 23 juin bis », a-t-il lancé, faisant référence aux grandes manifestations populaires qui, en 2011, avaient contraint le régime Wade à renoncer à une réforme constitutionnelle controversée.

Révocation contestée et promesse de représailles

Dias n’a pas non plus digéré sa révocation de la mairie de Dakar, décidée en avril dernier pour « manquements graves à ses obligations », selon les autorités. Il promet de faire payer politiquement les responsables de cette décision.

« Ceux qui ont braqué la mairie de Dakar, quel que soit leur rang, ils le regretteront. Le vote des Dakarois a été détourné, et c’est d’une extrême gravité », a-t-il averti.

Une fracture de plus dans la majorité ?

Ces propos virulents interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre les alliés de la coalition Diomaye-Sonko. Alors que le gouvernement peine à lancer ses grandes réformes, les dissensions internes menacent de paralyser les institutions. La sortie médiatique de Barthélémy Dias, bien qu’en dehors des structures officielles, reflète le mécontentement d’une frange de l’opposition – et peut-être même d’une partie de la majorité – face à un binôme exécutif jugé instable.

Pour l’heure, ni le Premier ministre Ousmane Sonko ni le palais présidentiel n’ont officiellement réagi aux déclarations de Dias.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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