THIEYSENEGAL.com : L’affaire dite « Kocc Barma », du nom d’El Hadji Babacar Dioum, interpellé jeudi dernier par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC), prend un tournant judiciaire majeur. Placé en garde à vue durant le week-end, l’homme a été déféré ce lundi au parquet de Dakar, où un retour de parquet a été ordonné, en attendant l’ouverture d’une information judiciaire.
Selon les informations confirmées par plusieurs sources proches du dossier, notamment le journal L’Observateur, l’enquête préliminaire a permis de mettre en lumière un patrimoine personnel difficile à justifier, au regard des activités officiellement connues d’El Hadji Babacar Dioum.
Une perquisition à son domicile a révélé :
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Un compte bancaire crédité à hauteur de 49 millions de FCFA, avec des mouvements financiers jugés suspects par les enquêteurs ;
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Deux véhicules de luxe saisis : une BMW récente et une Mitsubishi neuve, immatriculées à son nom ou à celui de ses proches ;
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Des documents bancaires et des supports numériques en cours d’exploitation.
Parmi les éléments encore en cours de vérification figure la propriété réelle du restaurant Eddy’s, situé sur l’avenue Bourguiba à Dakar. Si son nom n’apparaît pas directement sur les actes officiels, des témoignages convergents et éléments matériels laissent penser que Kocc Barma pourrait en être le propriétaire de fait, ou impliqué dans son financement.
Les enquêteurs de la DSC n’excluent pas l’hypothèse d’un montage de blanchiment de capitaux, via des structures commerciales servant de façade à des revenus d’origine indéterminée, potentiellement liés à ses activités sur internet, notamment la diffusion de contenus à caractère sensible.
Connu pour être à l’origine de plusieurs plateformes de publication de contenus intimes non consentis, Kocc Barma suscite depuis des années l’indignation d’une partie de l’opinion publique. Cette affaire relance le débat sur les limites de la liberté d’expression en ligne, la lutte contre les violences numériques, mais aussi sur la traçabilité des flux financiers liés aux activités numériques illégales.
Le parquet de Dakar s’oriente vers l’ouverture d’une information judiciaire, notamment pour traiter les volets financiers, technologiques et pénaux de ce dossier qualifié de « complexe et sensible » par une source judiciaire.
Dans l’attente de l’éventuelle saisine d’un juge d’instruction, El Hadji Babacar Dioum pourrait être inculpé dans les prochains jours, avec des chefs d’accusation pouvant inclure cybercriminalité, atteinte à la vie privée, blanchiment de capitaux et détention de données sensibles.
Le parquet n’a pour l’instant fait aucune déclaration officielle, mais l’affaire est suivie de près tant par la société civile que par les spécialistes du droit numérique.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com