Justice sénégalaise : Ousmane Diagne lève le voile sur une réforme à la hauteur des défis

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THIEYSENEGAL.com : À l’occasion de l’Assemblée générale de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS), tenue le samedi 9 août à Dakar, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a exposé un plan de réforme ambitieux visant à moderniser en profondeur le système judiciaire sénégalais. Un chantier colossal qui s’inscrit dans la continuité des recommandations issues de la Journée du Dialogue national de 2024.

Devant un parterre de magistrats, d’experts et d’acteurs du monde judiciaire, le Garde des Sceaux a d’abord dressé un diagnostic sans complaisance du fonctionnement actuel de la justice : ressources humaines limitées, infrastructures parfois vétustes et retards dans la dématérialisation. Des constats partagés lors du dialogue national, où plus de 400 participants avaient plaidé pour une réforme structurelle de la justice.

Former, équiper, numériser : les trois piliers de la réforme

Parmi les annonces phares, le maintien du quota de recrutement au Centre de Formation Judiciaire (CFJ) malgré les restrictions budgétaires, ainsi que la création d’un nouvel institut de formation à Sébikotane, érigé sur un site de 6 hectares, pour accroître les capacités de formation des magistrats et professionnels du droit.

Le ministre a également annoncé un vaste programme de dotation en équipements pour les juridictions, avec des livraisons prévues avant la fin de l’année 2025. Un budget de 750 millions de FCFA a été alloué à un projet de dématérialisation sur cinq ans, qui sera piloté par la Direction de la dématérialisation et de l’automatisation.

Infrastructures : de premières avancées concrètes

Sous l’égide du Programme de Modernisation des Infrastructures Judiciaires (PROMIJ), plusieurs palais de justice ont déjà vu le jour à Pikine-Guédiawaye, Rufisque, Fatick, Diourbel et Thiès entre fin 2024 et début 2025. Bien que le rythme de construction ait connu un ralentissement dû à des ajustements juridiques, Ousmane Diagne a rassuré : le cap reste inchangé. L’objectif est de couvrir l’ensemble des chefs-lieux de région et la majorité des départements.

Une justice plus proche, plus rapide, plus moderne

Conscient des attentes croissantes des citoyens, le ministre a insisté sur l’importance d’une justice accessible, fiable et à l’écoute des besoins de la société. « Il ne s’agit pas simplement d’édifier des murs ou d’acheter des ordinateurs, mais de repenser l’organisation de la justice dans sa globalité, au service de l’État de droit », a-t-il souligné.

En toile de fond, cette réforme vise à redorer l’image de la justice sénégalaise, souvent critiquée pour sa lenteur ou sa politisation, et à renforcer sa légitimité dans un contexte démocratique en mutation.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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