Clip polémique de King Massaly : Entre liberté artistique et choc des valeurs

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THIEYSENEGAL.com : Le chanteur sénégalais King Massaly, figure montante du dancehall local, a été déféré au parquet ce lundi dans le cadre d’une affaire mêlant art, provocation et moralité publique. En cause : son dernier clip, intitulé « Mathial sa minto » (littéralement Suce ta sucette), largement diffusé en ligne et jugé attentatoire aux bonnes mœurs par plusieurs organisations.

Une vidéo jugée provocatrice

Le clip, tourné sur une plage de Saly, station balnéaire réputée pour sa fréquentation touristique, montre des scènes qualifiées d’explicites et suggestives, dans un décor public accessible à tous. L’artiste y apparaît aux côtés de figurantes dans des tenues et des attitudes jugées déplacées dans un contexte culturel sénégalais souvent marqué par le respect de normes sociales conservatrices.

L’ONG Jamra, en première ligne dans le combat contre les contenus « indécents », a déposé une plainte en évoquant une atteinte flagrante à la pudeur et à la moralité publique. Le parquet a ordonné une enquête immédiate, débouchant sur l’interpellation de l’artiste.

Liberté d’expression artistique ou incitation à l’indécence ?

L’affaire relance un débat récurrent au Sénégal sur les limites de la liberté artistique, particulièrement dans les industries musicales et audiovisuelles en pleine mutation numérique. Si certains soutiens de King Massaly dénoncent une forme de censure morale, d’autres estiment que la liberté ne doit pas se faire au mépris des repères sociaux et culturels dominants.

Interrogé brièvement avant son transfert, King Massaly aurait indiqué que sa création artistique ne visait ni la provocation gratuite, ni l’atteinte à une communauté spécifique, mais qu’il assumait « une esthétique urbaine influencée par les codes internationaux du dancehall ».

Une carrière suspendue

Révélé au grand public en 2022 avec des titres à succès dans la scène dancehall et afro-urbain, King Massaly, originaire de Mbour, voyait son étoile monter dans les playlists et les clubs. Son ascension semble toutefois mise en pause par cette affaire judiciaire, dont l’issue pourrait peser lourd sur la suite de sa carrière.

Ses avocats plaideront vraisemblablement la liberté de création artistique, tandis que les plaignants invoqueront le respect des lois sur l’indécence publique et la protection des mineurs, dans un contexte où les clips circulent sans filtre sur les réseaux sociaux.

Une jurisprudence attendue

Au-delà du cas King Massaly, cette affaire pourrait faire jurisprudence sur la régulation des contenus artistiques diffusés en ligne au Sénégal. Plusieurs acteurs du monde culturel appellent à la mise en place d’un cadre clair, évitant aussi bien la répression excessive que le laxisme irresponsable.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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