Thiat du Keur Gui fait voler en éclats le consensus avec « Porozé » : un clash frontal contre le régime Diomaye-Sonko

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THIEYSENEGAL.com : Le rappeur engagé Thiat, cofondateur du groupe Keur Gui et figure du mouvement citoyen Y’en a marre, vient de faire une entrée fracassante dans le paysage politique et artistique sénégalais avec la sortie de son nouveau single intitulé « Porozé ». Dans ce morceau au ton acerbe, l’artiste originaire de Kaolack s’en prend ouvertement au régime actuel, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et son mentor politique Ousmane Sonko, leaders du parti Pastef – Les Patriotes.

Un tournant critique dans l’engagement de Thiat

Longtemps perçu comme un allié de l’opposition face aux anciens régimes, notamment celui de Macky Sall, Thiat adopte aujourd’hui un ton résolument critique envers ceux qu’il avait soutenus hier. Dans « Porozé », terme populaire désignant les illusions ou promesses non tenues, l’artiste fustige un pouvoir qu’il juge déjà en décalage avec les attentes populaires.

« Li ngeen waxoon nangu naa ko / Li ngeen def naanuma ko » (« J’ai accepté ce que vous aviez promis, mais je n’ai pas bu ce que vous avez fait ») — lance-t-il, dénonçant un fossé entre discours de campagne et gouvernance effective.

Une attaque frontale contre Pastef

Le morceau, partagé massivement sur les réseaux sociaux, cible directement les figures de proue du nouveau pouvoir, accusées de reproduire les pratiques qu’elles dénonçaient : centralisation du pouvoir, manque de transparence, et silence sur certaines revendications sociales.

Ousmane Sonko et Diomaye Faye, qui incarnent une génération politique nouvelle issue d’un long combat contre le régime précédent, sont ici remis en cause sur la base de leur gestion depuis leur arrivée au pouvoir en mars 2024. Thiat leur reproche de ne pas tenir les promesses de rupture et de justice sociale qui ont porté leur coalition à la victoire.

Une prise de position qui divise

Ce single marque une rupture avec une partie de l’opinion publique militante, qui voyait en Thiat un compagnon de lutte de l’opposition. Certains y voient une trahison, d’autres un acte de cohérence de la part d’un artiste toujours prompt à dire ses vérités, quel que soit le pouvoir en place.

Des membres de la société civile saluent cette sortie comme une preuve d’indépendance et de vigilance démocratique, soulignant que le rôle des artistes engagés n’est pas d’acclamer, mais de questionner.

Une tradition de rap politique

Le groupe Keur Gui, actif depuis les années 2000, est connu pour ses textes incisifs et ses prises de position courageuses. Avec « Porozé », Thiat s’inscrit dans la continuité d’un rap politique sénégalais qui refuse de se plier à la logique partisane.

En pleine période de réajustement politique au Sénégal, ce single relance le débat sur le rapport entre artistes, pouvoir et opposition, à l’heure où l’enthousiasme de la transition semble laisser place à une attente de résultats concrets.

Avec « Porozé », Thiat sonne comme une alarme. Non pas contre un homme, mais contre le risque récurrent de voir le pouvoir éloigné du peuple. Dans un pays où la parole citoyenne reste précieuse, ce clash artistique pourrait bien marquer un nouveau chapitre de la contestation.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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