Infanticide présumé à Grand-Yoff : Une jeune femme arrêtée après la découverte du corps de son nouveau-né
THIEYSENEGAL.com : À Grand-Yoff, une femme de 25 ans a été placée en garde à vue pour infanticide présumé, après avoir accouché seule dans sa chambre puis, selon les premiers éléments de l’enquête, mis fin à la vie de son nourrisson. L’autopsie du bébé révèle une mort par asphyxie, contredisant la version avancée par la suspecte.
Un fait divers macabre a secoué le quartier de Grand-Yoff ce week-end, plongeant les habitants dans la stupeur. B. Mané, une ménagère de 25 ans, a été interpellée et présentée au parquet ce lundi 18 août, après la découverte du corps sans vie de son nouveau-né dans les toilettes de son domicile.
Selon des sources proches de l’enquête, la jeune femme aurait accouché seule et en secret dans sa chambre, sans assistance médicale ni aide familiale. Ce n’est qu’après le signalement d’une voisine, alertée par des bruits suspects et le comportement inhabituel de la suspecte, que les autorités ont été informées.
Les forces de l’ordre, accompagnées des sapeurs-pompiers, ont retrouvé le corps d’un nourrisson de sexe masculin, dissimulé dans les sanitaires. L’enfant portait des marques de violence, selon le rapport préliminaire d’autopsie.
Une version contestée par les premiers éléments médico-légaux
Interrogée par les enquêteurs, B. Mané a déclaré que le bébé était mort-né. Elle a également affirmé ne pas connaître l’identité du père, et a évoqué une situation de détresse psychologique et sociale.
Cependant, le rapport d’autopsie, consulté par les autorités judiciaires, contredit ses déclarations : il conclut à une mort par asphyxie, avec la présence de lésions compatibles avec un acte volontaire, renforçant la thèse de l’infanticide.
Une procédure judiciaire ouverte
La mise en cause a été déférée au parquet de Dakar, où une information judiciaire a été ouverte pour infanticide, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité selon le code pénal sénégalais.
Le dossier est désormais entre les mains d’un juge d’instruction, qui devra déterminer les circonstances exactes du drame et la responsabilité pénale de la suspecte. En attendant, B. Mané a été placée en détention provisoire à la Maison d’arrêt des femmes de Liberté 6.
Un drame qui relance le débat sur l’isolement des mères en détresse
Au-delà de l’émotion suscitée par ce fait divers tragique, ce dossier ravive un débat plus large sur les conditions socio-économiques des femmes enceintes isolées, et sur l’insuffisance des structures d’accueil et d’écoute pour les mères en situation de précarité ou de grossesse non désirée.
Des acteurs de la société civile plaident depuis plusieurs années pour une approche plus préventive, notamment à travers l’accès à la santé reproductive, à l’accompagnement psychologique et à une législation plus souple sur l’accouchement sous X.
La rédaction THIEYSENEGAL.com