Escroquerie sous fausse identité : une femme condamnée pour avoir usurpé le nom de la sœur de Ousmane Sonko
THIEYSENEGAL.com : Le tribunal des flagrants délits de Dakar a tranché ce lundi dans une affaire mêlant escroquerie, usurpation d’identité et mensonge délibéré. M. Manding, âgée de 51 ans, a été reconnue coupable d’avoir abusé de la confiance d’une commerçante, en se faisant passer pour la sœur du Premier ministre Ousmane Sonko. Une manœuvre frauduleuse qui lui a permis d’obtenir frauduleusement une cargaison de dattes d’une valeur estimée à 7 millions de francs CFA.
Les faits, rapportés par Les Échos qui a suivi l’audience, remontent à plusieurs mois. M. Manding aurait approché Yacine Lô, une commerçante, en se présentant comme la sœur d’Ousmane Sonko, expliquant qu’elle avait obtenu un contrat de fourniture de dattes dans le cadre d’un programme étatique. Convaincue par ce discours, la victime lui remet alors la marchandise, sans se douter de la supercherie.
Après la transaction, la mise en cause devient injoignable. La victime, face au silence prolongé de sa prétendue cliente, saisit la justice. L’enquête révèle rapidement qu’aucun lien de parenté n’existe entre la prévenue et le Premier ministre, et qu’aucun marché public du type évoqué n’avait été attribué.
À la barre, M. Manding a nié s’être présentée comme la sœur du chef du gouvernement. Elle a tenté de rejeter la faute sur une certaine « Amina », qui l’aurait désignée ainsi auprès de la victime. Elle a également évoqué des problèmes de réseau téléphonique pour justifier son silence prolongé. Des explications que le tribunal n’a pas jugées crédibles.
Le juge a retenu la culpabilité de la prévenue et l’a condamnée à trois mois de prison avec sursis, assortis du remboursement intégral de la somme escroquée — soit 7 millions de francs CFA à verser à la partie civile à titre de dommages et intérêts.
Cette affaire, bien que relevant d’un cas isolé, relance les débats sur la facilité avec laquelle certaines personnes utilisent l’image ou le nom de figures publiques pour tromper leurs victimes. Elle met aussi en lumière les défis liés à la vérification de l’identité dans les transactions commerciales informelles, souvent basées sur la seule parole.
Dans le jargon judiciaire, cette technique est connue sous le nom « d’escroquerie par fausse qualité » : elle consiste à se faire passer pour une personne influente ou proche d’une personnalité publique afin d’inspirer confiance et soutirer de l’argent ou des biens.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com