Aliou Sall dans le viseur de la justice : ouverture discrète mais ferme d’une information judiciaire au pôle financier

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THIEYSENEGAL : Une nouvelle étape vient d’être franchie dans ce que certains observateurs décrivent déjà comme un test majeur pour l’indépendance de la justice sénégalaise : le parquet national financier a ouvert une information judiciaire contre Aliou Sall, frère cadet de l’ancien président Macky Sall et ancien maire de Guédiawaye.

Selon le journal Libération, la procédure a été enclenchée début août et le dossier transmis au troisième cabinet du juge d’instruction du pôle financier. Une décision qui fait suite à un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), acteur clé dans la lutte contre les flux financiers illicites.

Une enquête encore confidentielle, mais pas anodine

Les motifs précis de cette saisine ne sont pas encore rendus publics, mais selon plusieurs sources judiciaires, l’enquête porterait sur des soupçons d’infractions économiques et financières, potentiellement liées à des mouvements de fonds atypiques détectés par la CENTIF.

Ce type d’ouverture judiciaire implique la possibilité d’actes forts : perquisitions, auditions, voire mises en examen, si les faits sont avérés. Le choix d’une information judiciaire (et non simplement d’une enquête préliminaire) traduit la gravité potentielle des soupçons.

Le passé ressurgit : Petro-Tim en toile de fond ?

Aliou Sall, déjà ciblé par de vives polémiques en 2019, notamment à la suite de l’enquête de la BBC sur l’affaire Petro-Tim, pourrait voir son passé ressurgir. À l’époque, il avait nié toute malversation et quitté la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) sous la pression de l’opinion publique.

Aucune suite judiciaire n’avait été donnée à ces accusations, mais la mémoire collective n’a pas oublié ce dossier sensible, qui touchait à la gouvernance des ressources naturelles du pays.

Une justice sous surveillance dans un contexte de rupture annoncée

Ce nouveau développement intervient dans un climat politique marqué par le changement de régime. Le président Bassirou Diomaye Faye, élu sur des promesses de rupture avec l’impunité et de transparence dans la gestion des deniers publics, semble vouloir donner des signaux forts à travers le travail des institutions judiciaires.

L’ouverture de cette information judiciaire pourrait être le premier acte visible d’une ère nouvelle, où les proches de l’ancien régime ne seraient plus à l’abri des poursuites.

Silence du principal concerné

Jusqu’ici, aucune réaction officielle d’Aliou Sall ni de son entourage n’a été enregistrée. Mais le fait que le dossier soit désormais entre les mains d’un juge d’instruction laisse entrevoir que des convocations ou des confrontations pourraient avoir lieu prochainement, dans une affaire dont les ramifications pourraient dépasser le strict cadre personnel.

Au-delà du cas Aliou Sall, c’est l’efficacité et la crédibilité du pôle financier qui sont en jeu. La CENTIF, souvent critiquée pour le secret de ses enquêtes, semble ici avoir déclenché un processus judiciaire concret.

Pour beaucoup, cette affaire sera scrutée de près comme un baromètre : celui de la capacité de l’appareil judiciaire à s’émanciper des pressions politiques, anciennes ou nouvelles.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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