Abdou NGUER : six mois de détention sans procès, son avocat presse la justice d’agir

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THIEYSENEGAL : L’affaire du chroniqueur Abdou NGUER, en détention préventive depuis près de six mois pour diffusion de fausses nouvelles, connaît un nouveau tournant judiciaire. Son avocat, Me Baba DIOP, a adressé une correspondance au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar, l’exhortant à fixer une date d’audience sans délai.

Dans sa lettre datée du 11 septembre 2025, Me DIOP alerte sur la situation de son client, dont le dossier a déjà été instruit et transmis au parquet.

« Le juge du 3e cabinet a clôturé lesdites procédures depuis près d’un mois. Je viens solliciter, avec tout le respect dû à votre autorité, l’enrôlement du dossier pour que l’affaire soit enfin jugée », écrit-il.

Une détention prolongée qui interroge
Abdou NGUER est poursuivi pour des propos tenus dans le cadre de ses chroniques médiatiques, que le parquet considère comme étant de nature à troubler l’ordre public par la diffusion d’informations non vérifiées. Son avocat soutient que les faits sont contestés depuis l’enquête préliminaire, et que son client n’a cessé de clamer son innocence.

« Aujourd’hui, il est temps de fixer l’audience afin que nous puissions exercer les droits liés à notre charge », martèle Me Baba DIOP, dénonçant une forme de privation arbitraire de liberté.

Un débat de fond sur la liberté d’expression
L’affaire NGUER soulève de nouveau la question de la détention préventive prolongée et de son usage dans les dossiers impliquant des journalistes ou chroniqueurs. Plusieurs voix, dans la société civile comme au sein du barreau, s’interrogent sur le respect du droit à un procès équitable dans des délais raisonnables, garanti par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par le Sénégal.

Au moment où les débats sur la liberté d’expression dans l’espace public prennent de l’ampleur, le cas d’Abdou NGUER pourrait bien faire jurisprudence.

Le parquet garde le silence
Interpellé publiquement, le Parquet n’a, pour l’heure, pas encore réagi. L’absence de réaction officielle alimente l’inquiétude dans les milieux juridiques, d’autant que la procédure semble être en état d’être jugée.

La défense, de son côté, dit envisager d’autres recours si une date d’audience n’est pas arrêtée dans les plus brefs délais.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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