Pape Mahawa Diouf en garde à vue pour diffusion présumée de fausses nouvelles : l’affaire ASER prend une tournure judiciaire
THIEYSENEGAL : L’affaire suscite de vives réactions dans les milieux politiques et médiatiques : Pape Mahawa Diouf, ancien directeur général de l’Agence sénégalaise pour la promotion touristique (ASPT) et responsable politique de l’Alliance pour la République (APR), a été placé en garde à vue ce lundi par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC).
Cette mesure fait suite à une convocation et une audition prolongée dans les locaux de la DSC à Dakar, dans le cadre d’une enquête ouverte pour diffusion de fausses nouvelles, une infraction réprimée par le Code pénal et les textes encadrant la cybercriminalité au Sénégal.
Le déclenchement de la procédure judiciaire trouve son origine dans une plainte déposée par Jean Michel Sène, Directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER), auprès du parquet de Dakar. Il accuse Pape Mahawa Diouf de diffamation et de propagation de fausses informations, suite à ses déclarations publiques tenues lors de son passage dans l’émission « Faram Facce » diffusée sur TFM.
Lors de cet entretien télévisé, Mahawa Diouf avait affirmé que Jean Michel Sène aurait « reçu 37 milliards de FCFA dans le cadre du dossier ASER », sans en fournir la moindre preuve ni précision sur la nature de la somme évoquée. Des propos qui ont immédiatement été démentis par le principal intéressé, avant d’être portés devant la justice.
Selon des sources proches du dossier, l’audition de Pape Mahawa Diouf a été jugée non satisfaisante sur le plan des preuves apportées, ce qui a conduit les enquêteurs à le placer en position de garde à vue pour les besoins de l’enquête. Il est poursuivi pour atteinte à l’honneur d’un agent public par voie électronique et diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public.
La garde à vue pourrait être prolongée, en attendant une éventuelle présentation devant le procureur.
La mise en cause d’un cadre de l’APR, parti de l’ex-président Macky Sall, intervient dans un contexte de reconfiguration politique post-alternance, où la justice sénégalaise affiche une volonté accrue de sanctionner les dérives médiatiques et numériques.
Certains observateurs y voient aussi un signal à l’égard des anciens dignitaires du régime précédent, souvent prompts à dénoncer publiquement les nouvelles autorités sans fondement factuel solide.
D’autres, en revanche, appellent à la prudence et au respect de la liberté d’expression, craignant que l’instrumentalisation judiciaire ne serve à museler certaines voix de l’opposition.
Le sort judiciaire de Pape Mahawa Diouf pourrait être fixé dans les prochaines heures, au terme de sa garde à vue. Il pourrait être déféré devant le parquet, avec la possibilité d’une mise en examen ou d’une libération provisoire sous contrôle judiciaire.
Pour l’heure, ses avocats n’ont pas encore réagi officiellement, tandis que l’APR observe un silence prudent, en attendant l’évolution du dossier.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com