Fièvre de la Vallée du Rift : Les services vétérinaires renforcent le bouclier sanitaire à Saint-Louis

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THIEYSENEGA : Le retour de la fièvre de la Vallée du Rift dans le nord du Sénégal suscite une vigilance accrue de la part des autorités sanitaires. La Direction des services vétérinaires, sous l’égide du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, a enclenché un dispositif de riposte pour circonscrire la maladie et prévenir une éventuelle extension à d’autres régions.

Dans un entretien accordé au quotidien Le Soleil, Dr Mathioro Fall, chef de la Division de la protection zoo-sanitaire, a dressé un tableau précis de la situation : les cas humains sont pour l’heure localisés dans la région de Saint-Louis, où cinq villages ont été identifiés comme foyers de circulation virale chez les ovins, caprins et bovins.

« Il est crucial de ne pas céder à la panique, mais de rester extrêmement vigilant. L’épidémie est pour le moment géographiquement contenue », a rassuré Dr Fall.

La fièvre de la Vallée du Rift est une maladie virale à transmission animale, classée parmi les zoonoses. Elle se propage principalement par piqûre de moustique ou par contact direct avec des fluides ou tissus d’animaux infectés. Elle peut entraîner des formes graves chez l’homme, incluant des atteintes hépatiques, oculaires et neurologiques, voire des complications hémorragiques dans les cas extrêmes.

Pour enrayer la progression, le ministère a déployé un plan de réponse multisectoriel, axé sur quatre piliers :

Surveillance renforcée dans les zones à risque ;

Campagnes ciblées de vaccination sur les animaux sensibles ;

Traitement des troupeaux avec des répulsifs insecticides pour réduire la densité vectorielle ;

Sensibilisation des éleveurs sur l’hygiène, les pratiques d’élevage sécurisées et la reconnaissance précoce des symptômes.

Hygiène alimentaire : des gestes simples mais essentiels

L’un des principaux vecteurs de contamination humaine reste la consommation de produits animaux crus ou mal préparés. Dr Fall rappelle que la fièvre peut se transmettre par ingestion de lait cru, de viande insuffisamment cuite ou par manipulation d’animaux malades sans protection.

« Il est impératif de faire bouillir le lait, de cuire à cœur toute viande en provenance des zones à risque et d’éviter tout contact direct avec des animaux présentant des signes suspects », insiste-t-il.

Le vétérinaire recommande également aux populations rurales de se protéger contre les piqûres de moustiques — notamment par l’utilisation de moustiquaires imprégnées et de répulsifs  et de signaler sans délai tout cas d’avortement ou de mortalité inhabituelle dans les cheptels.

Autre facteur aggravant : les abattages non autorisés, encore fréquents dans certaines zones rurales. Ceux-ci échappent à tout contrôle sanitaire préalable, exposant les consommateurs à de graves risques.

« Aucun abattage ne devrait être effectué sans le feu vert d’un vétérinaire. C’est une exigence non négociable pour la sécurité alimentaire et sanitaire », martèle Dr Fall.

Le ministère de l’Élevage, par la voix de ses services techniques, appelle à la responsabilité collective et à la coopération des populations locales, premières sentinelles sur le terrain. Des vétérinaires sont mobilisés en permanence dans les zones sensibles, et des campagnes d’information sont en cours pour freiner la propagation.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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