THIEYSENEGAL : Une vaste opération menée par la Division nationale d’investigation criminelle (DNIT) a permis de mettre à jour un réseau de trafic de faux visas impliquant plusieurs pays, dont le Sénégal, le Maroc, la Serbie et la Moldavie. À l’issue de l’enquête préliminaire, deux individus, M. Thiaw et El Hadji A. Mbengue, ont été arrêtés et déférés au parquet pour escroquerie, faux et usage de faux documents administratifs.
Révélée par le journal Libération, l’affaire expose une filière bien structurée de migration clandestine dont la destination finale était l’Europe, via la Serbie ou la Moldavie. Ces deux pays, souvent considérés comme des points d’entrée terrestres vers l’espace Schengen, étaient au cœur d’un montage frauduleux visant à faciliter l’émigration illégale.
Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, les mis en cause proposaient à leurs victimes, contre paiement, l’obtention rapide de visas serbes ou moldaves. Le coût global du « service » atteignait 2,7 millions de francs CFA par personne, avec une avance minimale de 500 000 F CFA exigée avant toute démarche.
L’un des plaignants, M. Thione, a raconté avoir obtenu un visa serbe avant de découvrir, lors d’un contrôle à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), que le document était falsifié et donc inutilisable.
Lors de son interrogatoire, Thiaw a reconnu les faits et désigné comme complice El Hadji A. Mbengue, un ingénieur en informatique. Ce dernier aurait été chargé de la réception et du transfert des fonds à la supposée cheffe de réseau : R.B. Diouf, une Sénégalaise résidant au Maroc, à la tête d’une agence de voyages basée à Rabat.
D’après les aveux, R.B. Diouf travaillait de concert avec un ressortissant marocain employé au consulat de Serbie à Rabat, qui aurait facilité la fabrication de ces faux documents. Ces derniers servaient ensuite à acheminer des migrants vers l’Italie, via un réseau de passeurs, dont un dénommé « Khadim », encore recherché par les autorités.
Si Thiaw et Mbengue ont été formellement inculpés, l’enquête de la DNIT reste ouverte. Les recherches se poursuivent pour localiser et interpeller R.B. Diouf et son complice marocain, tous deux actuellement en fuite, selon Libération.
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les risques liés aux réseaux de migration irrégulière, qui exploitent la vulnérabilité de jeunes candidats à l’exil, souvent prêts à tout pour tenter leur chance en Europe. Les autorités appellent à la vigilance et rappellent que tout visa ou document de voyage doit être vérifié par les canaux officiels.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com