Émigration clandestine : 123 migrants interceptés au large de Sangomar, la Marine évite un drame

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THIEYSENEGAL : Encore une pirogue de fortune, encore des vies sauvées in extremis. Ce lundi 13 octobre 2025, la Marine nationale sénégalaise a intercepté, à environ 110 kilomètres au large de Sangomar, une embarcation transportant 123 candidats à l’émigration irrégulière, selon des informations confirmées par la Direction de la Marine.

L’opération de sauvetage, menée dans le cadre d’une mission de surveillance maritime, a permis d’éviter un potentiel naufrage, comme tant d’autres sur cette route maritime devenue tristement célèbre. D’après les premières constatations, l’embarcation provenait d’un pays voisin, sans plus de précision à ce stade sur son point de départ exact ni sur les nationalités des passagers.

Un dispositif de surveillance renforcé

Alertés par un repérage radar dans la zone sud de la façade atlantique sénégalaise, les patrouilleurs de la Marine ont rapidement mobilisé leurs effectifs pour intercepter la pirogue en haute mer. « L’intervention rapide des équipes a permis de sécuriser les passagers, qui étaient exposés à de fortes houles et à un danger imminent », a précisé un officier de la Marine sous couvert d’anonymat.

Tous les migrants ont été ramenés sains et saufs à Dakar, débarqués à la base navale Amiral Faye Gassama, où ils ont été pris en charge par les services compétents. Une évaluation sanitaire a été immédiatement entamée, suivie de démarches administratives en lien avec les autorités judiciaires et les services de l’immigration.

La route de l’Atlantique, toujours aussi mortelle

Cet incident survient alors que les départs de pirogues vers l’Europe, notamment via les îles Canaries, connaissent une hausse alarmante ces derniers mois. Face à la saturation des routes méditerranéennes et au durcissement des politiques migratoires dans les pays du Maghreb, la route atlantique est redevenue une voie de passage privilégiée pour les migrants ouest-africains, au prix de risques souvent mortels.

Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 2 500 personnes ont péri ou disparu en mer sur cette route depuis le début de l’année 2025. Une tragédie silencieuse qui continue de nourrir l’inquiétude des autorités sénégalaises et internationales.

Alors que les secours s’organisent pour la prise en charge des 123 personnes interceptées, plusieurs voix s’élèvent une nouvelle fois pour appeler à une réponse structurelle à la crise migratoire. « Les opérations de sauvetage sont indispensables, mais elles ne suffisent pas à endiguer le phénomène. Il faut s’attaquer aux causes profondes : pauvreté, chômage, insécurité, désespoir », confie un membre du Haut Conseil des Sénégalais de l’extérieur.

La Marine nationale, quant à elle, réaffirme son engagement à surveiller les eaux territoriales et à renforcer sa présence en mer, dans un contexte où les trafics d’êtres humains continuent de s’organiser en réseaux transfrontaliers sophistiqués.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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