Programme « Kheuyou Ndaw Yii » : dix mois d’arriérés de salaires, les agents de santé sonnent l’alerte et exigent un recalibrage de leurs contrats
THIEYSENEGAL.com : Les travailleurs du programme sanitaire « Kheuyou Ndaw Yii » sont sortis de leur silence. Réunis ce lundi au siège du FRAPP, et soutenus par plusieurs activistes, ils ont dénoncé la précarité dans laquelle ils évoluent depuis des mois. Dix mois sans salaire, absence de renouvellement de contrat, manque de perspectives professionnelles : les agents affirment être arrivés à un point de rupture.
Un programme ambitieux, des travailleurs en souffrance
Mis en place par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), « Kheuyou Ndaw Yii » a pour objectif de renforcer l’accès aux soins de base dans l’ensemble du pays. Pourtant, selon le collectif, la réalité des agents déployés sur le terrain contraste fortement avec l’ambition affichée.
El Hadji Dramé, chargé de communication dudit collectif, rappelle que le contrat initial, datant de janvier 2022, n’a jamais été réactualisé :
« Aujourd’hui, plus de 500 agents sont dans l’attente. Nous remplissons nos missions chaque jour, souvent sans motivation, mais nous refusons de voir notre avenir professionnel sacrifié pour des considérations politico-personnelles », déclare-t-il.
Un ultimatum ferme adressé à l’État
Les travailleurs exigent trois mesures prioritaires :
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le renouvellement et la revalorisation de leurs contrats,
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la transmission effective de ces contrats,
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le paiement intégral des arriérés de salaires, auxquels aucun agent ne devrait être soustrait.
Ils ont donné à l’État un ultimatum fixé au 31 décembre 2025. Passée cette date, le collectif promet de « passer à la vitesse supérieure », sans toutefois préciser la nature des actions prévues.
Un malaise révélateur d’un secteur sous tension
La situation des agents du programme « Kheuyou Ndaw Yii » met en lumière les difficultés structurelles rencontrées par plusieurs segments du système de santé sénégalais. En première ligne dans les structures sanitaires du Nord au Sud, ces travailleurs estiment ne plus pouvoir assurer pleinement leur mission sans reconnaissance ni stabilité.
En lançant cet appel public, ils espèrent provoquer une réaction rapide de l’autorité sanitaire et replacer la question de leurs conditions de travail au centre des priorités gouvernementales.