THIEYSENEGAL.com : La route menant au village aurifère de Kharakhéna s’est une nouvelle fois illustrée par sa dangerosité, enregistrant trois morts en l’espace de 24 heures. Deux accidents successifs, survenus mercredi nuit et jeudi soir, mettent en lumière les failles persistantes en matière de sécurité routière dans cette zone d’intense activité minière.
Jeudi vers 20 heures, deux motocyclistes ont perdu la vie dans un choc frontal particulièrement brutal. Selon une source sécuritaire, les deux hommes circulaient sans phare lorsqu’ils ont tenté de dépasser un camion. La manœuvre les a projetés dans la trajectoire d’un poids lourd en partance pour le Mali.
« Le camion les a traînés sur une vingtaine de mètres. L’état des corps rendait leur identification difficile. L’un d’eux avait une pièce d’identité burkinabè », confie un enquêteur.
Le chauffeur du camion malien s’est immédiatement présenté à la gendarmerie. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame.
Moins de 24 heures plus tôt, un autre motocycliste avait déjà perdu la vie à l’entrée de Kharakhéna après avoir heurté un camion immobilisé sur la chaussée. Les témoins évoquent un triangle de signalisation peu visible, combiné à l’éblouissement provoqué par un véhicule arrivant en sens inverse.
Le conducteur du camion en panne a été interpellé pour défaut de signalisation, une infraction courante dans les zones rurales où les dispositifs de sécurité sont souvent négligés.
Voie principale pour accéder aux sites aurifères artisanaux, l’axe de Kharakhéna supporte un trafic dense : motos, taxis-brousse, camions chargés de matériel et véhicules transportant des orpailleurs. Cette pression, ajoutée au manque d’éclairage, à l’état dégradé de la route et aux comportements imprudents, en fait un corridor particulièrement dangereux.
Face à ces drames à répétition, les habitants de la zone ne cachent plus leur exaspération. Pour eux, la multiplication des accidents n’est pas une fatalité, mais la conséquence d’un manque de prévention, de contrôle et d’investissements sur un axe stratégique pour l’économie locale.
Les acteurs interrogés plaident pour :
une amélioration urgente de la signalisation nocturne,
un contrôle renforcé des motos non éclairées,
une régulation du trafic minier,
une sensibilisation accrue des usagers.
En attendant des mesures concrètes, la route de Kharakhéna continue de s’imposer comme l’un des tronçons les plus accidentogènes de la région de Kédougou, mettant quotidiennement à l’épreuve la sécurité des usagers.