Le ministre de la Justice est sous le collimateur des vingt-deux jeunes issus du premier concours des notaires.
Faisant face à la presse le week-end dernier, ces derniers accusent Ismaïla Madior Fall et les notaires professionnels de comploter pour leur barrer l’accès à leur profession.
Les vingt-deux jeunes issus du premier concours de notaire en 2013 sont dans tous leurs états. Ils ont fait face à la presse, le week-end dernier pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un complot ourdi par les notaires, en complicité avec le ministre de la Justice, pour leur barrer l’accès à la profession. Ils disent ne pas comprendre qu’ils soient tous admis au concours depuis 2013 et après avoir effectué des stages au niveau des cabinets pendant 3 ans, qu’on les oblige encore à passer un autre test pour l’obtention des charges. «Le 17 novembre 2013, sous le magistère de l’ancien ministre de la Justice Aminata Touré, un concours d’aptitude avait été organisé pour la première fois. Plus de 800 candidats se sont présentés et au finish seuls 22 ont été retenus. Et chacun a été placé dans un cabinet de notaire pour un stage de 36 mois. À la fin du stage nous avons été reçus par l’actuel, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall qui nous avait promis l’attribution des charges dans les meilleurs délais», dénonce Me Mansour Diop, coordonnateur du Collectif des jeunes notaires. Mais, c’était sans compter, regrettent-ils, avec la détermination de certains notaires déjà installés qui, jaloux de leur corporation, font tout pour s’opposer à leur intégration. Selon Me Diop et ses camarades, ils ont appris de sources sûres et concordantes que la Chancellerie est en train de préparer un projet de révision du décret de 79 fixant le statut des notaires. Lequel consiste essentiellement à revoir les modalités d’attribution des charges.
Une mesure qui, d’après eux, s’il passe va les écarter complément de la profession au profit des intérêts de certains notaires tapis dans l’ombre. «Nous ne sommes que 51 notaires dans tout le Sénégal. Tout le monde sait qu’aujourd’hui, la mission de service public de sécurité juridique en matière de transaction foncière n’est pas bien accomplie. On entend chaque jour des milliers de contentieux fonciers. Et les populations en souffrent partout à travers le pays. Parce que tout simplement elles ne sont pas accompagnées ni conseillées. Au même moment où des barrières continuent d’être érigées sur la route des gens qui espèrent embrasser la profession», fustigent-ils. Toutefois, ils invitent le président de la République, Macky Sall, à recadrer son ministre de la Justice pour qu’il sursoie à cette décision. À défaut, ils vont passer à la vitesse supérieure. Si rien n’est fait ils comptent organiser un grand rassemblement dans les prochains jours avec tous les diplômés pour manifester leur désapprobation.
Samba BARRY
