Accidents de la route en 2024 : le travail, première cause des drames sur nos routes

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THIEYSENEGAL.com : Avec 70 % des accidents liés aux déplacements professionnels, le ministre Yankoba Diémé appelle à une mobilisation nationale pour endiguer un fléau meurtrier.

L’année 2024 s’est refermée sur un triste bilan pour la sécurité routière au Sénégal. Selon le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Yankoba Diémé, 5.231 accidents de la route ont été recensés, faisant 8.571 blessés et 695 morts. Plus alarmant encore : 70 % de ces accidents sont liés à des déplacements professionnels, révélant une fragilité inquiétante dans les pratiques de mobilité en entreprise.

Présidant ce lundi à Diamniadio la deuxième édition des Journées de la sécurité routière en entreprise, placées cette année sous le thème « Addictions et risques routiers », le ministre a tiré la sonnette d’alarme. « Ces chiffres ne doivent pas nous laisser indifférents. Au-delà des statistiques, chaque accident est une tragédie humaine, une douleur familiale, un manque économique », a-t-il déclaré devant un parterre d’acteurs du transport et de la sécurité routière.

Le constat est sans appel : les professionnels de la route, chauffeurs de transport en commun, livreurs, commerciaux, agents en mission, sont les principales victimes de la route. Ce qui interroge non seulement la vigilance individuelle, mais aussi la responsabilité des entreprises dans la gestion des risques routiers.

« Investir dans la sécurité routière, c’est investir dans la vie, surtout celle des travailleurs qui paient le plus lourd tribut », a insisté Yankoba Diémé, qui a fait de ce combat une priorité de son ministère. Il a rappelé l’ambition du gouvernement : réduire de moitié le nombre de tués et de blessés sur les routes d’ici 2030, conformément aux engagements pris lors des États généraux des transports publics.

Pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures concrètes sont en cours de mise en œuvre :

  • Renforcement des contrôles routiers, avec un accent mis sur la vigilance aux heures de pointe et sur les grands axes professionnels ;

  • Formation renforcée des conducteurs, en particulier ceux opérant dans le secteur du transport et de la logistique ;

  • Mise en œuvre du concept de « Vérification avant départ » (VAD) dans les entreprises, visant à s’assurer que chaque véhicule part en bon état ;

  • Réforme du contrôle technique, pour mieux détecter les failles mécaniques avant qu’elles ne deviennent mortelles ;

  • Lutte contre le vandalisme des équipements routiers et financement pérenne de l’entretien des routes.

Le ministre appelle également les entreprises à instaurer de véritables politiques de sécurité routière interne, intégrant la sensibilisation sur les addictions (alcool, stupéfiants, usage du téléphone au volant), le respect des temps de repos, et la gestion du stress au travail.

Alors que les trajets professionnels deviennent un vecteur majeur d’accidents, la sécurité routière en entreprise émerge comme un nouvel enjeu stratégique, à la croisée des politiques de santé, de mobilité et de performance économique.

À l’heure la route demeure l’un des principaux lieux de mortalité évitable au Sénégal, l’appel du ministre sonne comme un avertissement : chacun a un rôle à jouer pour que nos routes ne soient plus des couloirs de la mort.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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