Affaire Amadou Sall : Waly Seck rattrapé par l’enquête – une information judiciaire pour blanchiment vise le chanteur

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THIEYSENEGAL : Nouveau tournant dans l’enquête financière pilotée par le parquet national : le nom de Waly Seck, figure de proue de la musique sénégalaise, est désormais explicitement cité dans une information judiciaire ouverte pour blanchiment de capitaux. Le juge du premier cabinet du pôle financier a été saisi après la transmission d’un second rapport accablant de la CENTIF, selon les révélations du journal Libération.

Ce rapport, daté de septembre 2025, fait suite à un premier document explosif publié en mars dernier, qui avait déjà mis en cause Amadou Sall, fils de l’ex-président Macky Sall, ainsi que Farba Ngom et Tahirou Sarr, proches de l’ancien régime.

Des flux financiers troubles, un artiste au cœur des soupçons

Le second rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) s’intéresse cette fois de manière plus précise à Waly Seck. Selon les enquêteurs financiers, plusieurs opérations suspectes auraient été détectées, impliquant des structures comme SCI Newport, SCP ASA Vinvest, Sénégal Transport Service SARL, ou encore ETS Saliou Sylla.

Parmi ces opérations, un retrait massif de 5,597 milliards de F CFA retient particulièrement l’attention. La CENTIF estime que la justification de cette opération reste floue et qu’une partie des fonds pourrait avoir transité au profit de Waly Seck, présenté comme l’un des bénéficiaires présumés d’un système de blanchiment structuré.

Une enquête judiciaire formelle et des mesures restrictives

Sur la base de ces éléments, le parquet a requis l’ouverture d’une information judiciaire pour « blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé » et « association de malfaiteurs », visant Waly Seck et six autres personnes.

En parallèle, une interdiction de sortie du territoire a été notifiée à la Direction de la police de l’air et des frontières (DPAF). Cependant, Waly Seck se trouve actuellement hors du pays, selon plusieurs sources proches. Il aurait indiqué à son entourage son intention de revenir à Dakar pour, selon ses propres mots, « faire face à la justice et laver son honneur ».

Un dossier qui dépasse le showbiz

Ce nouveau développement confirme l’ampleur d’un dossier aux ramifications tentaculaires, mêlant politique, business, célébrités et finances. Il met aussi en lumière la vulnérabilité du secteur artistique, souvent pointé pour son manque de transparence financière.

Le cas Waly Seck, au-delà de sa notoriété, relance le débat sur :

  • la traçabilité des revenus dans l’industrie musicale,

  • l’utilisation d’intermédiaires et de structures écrans dans le circuit financier,

  • et le lien entre image publique et responsabilité légale.

Le parquet veut marquer un tournant

Dans un contexte de volonté politique affirmée de lutte contre l’impunité, cette affaire pourrait constituer un signal fort envoyé aux milieux d’influence, qu’ils soient artistiques ou politiques. Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont fait de la gouvernance éthique et de la reddition des comptes une priorité de leur action.

Le juge d’instruction devra désormais déterminer le rôle exact de chacun dans ce schéma complexe, à commencer par celui de Waly Seck, dont la célébrité ne suffira pas à éclipser les obligations judiciaires.

Le cas de Waly Seck montre que la célébrité n’exonère pas de la vigilance des autorités financières, surtout lorsqu’elle s’accompagne de mouvements de fonds inhabituels. Pour de nombreux observateurs, ce dossier marque une évolution dans la manière dont la justice sénégalaise aborde les personnalités publiques, longtemps considérées comme intouchables.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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