Affaire ASER : Thierno Alassane Sall charge le nouveau régime et brandit « des preuves »

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THIEYSENEGAL.com : Un an après les premières révélations sur le dossier ASER-AEE Power, le président du parti La République des Valeurs, Thierno Alassane Sall, relance l’affaire en accusant directement les autorités actuelles. Il exige l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Le dossier ASER (Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale) refait surface avec force. Ce mardi, lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, Thierno Alassane Sall, ancien ministre de l’Énergie et actuel député, a renouvelé ses accusations contre le gouvernement, l’accusant de couvrir des irrégularités graves dans l’exécution du contrat liant l’ASER à la société AEE Power EPC.

« Cette nébuleuse est entièrement de la responsabilité du nouveau régime », a lancé le président de La République des Valeurs, dénonçant ce qu’il qualifie d’inaction complice des autorités face à des mouvements financiers suspects et à l’absence d’impact concret sur le terrain.

Un contrat de plusieurs milliards, sans électrification visible

Selon Thierno Alassane Sall, plus de 5 milliards de francs CFA ont été transférés à AEE Power en juin 2024, sans que cela ne se traduise par la moindre électrification de village. Il s’appuie sur des documents bancaires et des données contractuelles qu’il affirme avoir transmis aux autorités compétentes.

« Depuis un an et deux mois, ce dossier est sur la table. Et pourtant, il ne se passe rien », s’est-il indigné, pointant du doigt l’attentisme du gouvernement. Il conteste par ailleurs les déclarations du directeur général de l’ASER, qui avait récemment annoncé des avancées dans le programme d’électrification rurale. « Pas un seul village n’a été électrifié. Ce ne sont que des effets d’annonce. »

Malaise autour du programme “Jub-Jubel-Jubenti”

Pour l’ancien ministre, ce scandale constitue une tache sur la gouvernance d’un régime qui se veut pourtant transparent. « On ne peut pas réclamer une rupture éthique et continuer à entretenir des zones d’ombre dans la gestion publique », a-t-il martelé.

Le slogan présidentiel “Jub-Jubel-Jubenti”, censé incarner la vertu, est selon lui mis à mal par ce qu’il qualifie de silence coupable autour de l’affaire ASER.

Appel à la justice et à l’Assemblée

Thierno Alassane Sall a formellement interpellé le procureur de la République pour l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ce qu’il considère comme des faits de malversations financières. Il s’étonne de l’absence de réaction de la part du parquet, malgré la gravité des éléments versés au dossier.

Il a également appelé l’Assemblée nationale à exercer son droit de contrôle sur la gestion des ressources publiques. « Il est temps que le Parlement s’empare de ce dossier », a-t-il déclaré.

Une affaire sensible dans un contexte politique tendu

Ce rebondissement intervient dans un contexte de transition politique où l’équipe au pouvoir, dirigée par le président Bassirou Diomaye Faye, tente de rompre avec les pratiques de l’ancien régime. L’affaire ASER, bien que contractuellement engagée sous l’administration précédente, pose désormais la question de la responsabilité du suivi par les nouvelles autorités.

Le silence officiel, pour l’instant, contraste avec la gravité des accusations. Le ministère de l’Énergie, tout comme l’ASER, n’a pas encore réagi aux nouvelles sorties de Thierno Alassane Sall.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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