Affaire Badara Gadiaga : ses avocats crient à une « dérive autoritaire » et dénoncent une entrave grave aux droits de la défense
THIEYSENEGAL.com : Le climat judiciaire s’alourdit autour de l’affaire Badara Gadiaga. Le collectif d’avocats chargé de sa défense a tenu à alerter l’opinion publique ce samedi 12 juillet, dénonçant une interdiction formelle d’accès à leur client, placé en garde à vue à la police centrale de Dakar. Une décision qu’ils qualifient de « violente atteinte aux droits de la défense » et de « recul grave pour l’État de droit ».
Selon les déclarations du pool d’avocats, des « instructions fermes » auraient été données par le Commissaire central pour empêcher tout contact entre Me Gadiaga et ses conseils juridiques. « Ni ses avocats, ni ses proches n’ont été autorisés à le voir depuis son interpellation », précisent-ils dans un communiqué diffusé ce samedi, alors que l’homme reste injoignable depuis la soirée du vendredi 11 juillet.
Une situation jugée alarmante
Les avocats expriment une vive inquiétude concernant les conditions de détention de leur client. « Nous n’avons aucune information sur son état de santé ni sur les conditions dans lesquelles il est retenu. Ce silence est lourd de sens et contraire à toutes les garanties procédurales prévues par la loi », déclarent-ils.
Ils dénoncent une « atteinte grave à la dignité humaine » et une « méconnaissance flagrante de la présomption d’innocence », principes fondamentaux consacrés par la Constitution sénégalaise et les conventions internationales ratifiées par le Sénégal.
Un précédent jugé dangereux
Au-delà du cas de M. Gadiaga, le collectif d’avocats tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il considère comme une « dérive sécuritaire » et un « précédent dangereux » pour l’ensemble de la profession. « Refuser l’accès à l’avocat au moment où un citoyen est privé de liberté, c’est ouvrir la porte à l’arbitraire », martèle un des avocats.
Pour le barreau, cette entrave manifeste à l’exercice de la défense est une tentative de museler une voix critique et constitue un signal préoccupant à l’heure où les tensions politiques restent vives dans le pays.
La Défense monte au front
Les conseils de Badara Gadiaga assurent qu’ils saisiront les juridictions compétentes, nationales et, si nécessaire, internationales, pour faire valoir les droits de leur client. « Nous ne céderons ni à la peur ni à l’intimidation. La défense est une mission sacrée et elle sera toujours debout », concluent-ils.
En attendant une clarification des autorités, les regards sont désormais tournés vers le parquet et la hiérarchie policière, appelés à s’expliquer sur une procédure jugée opaque et attentatoire aux libertés fondamentales.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com