THIEYSENEGAL.com : Une affaire qui mêle éducation privée, documents diplomatiques et soupçons de manœuvres frauduleuses. Ibrahima Diop, 33 ans, fils de l’ancien procureur de la République de Dakar, Abdou Karim Diop, a été placé sous mandat de dépôt ce vendredi par le parquet de Pikine-Guédiawaye. Il est poursuivi pour abus de confiance, au terme d’une enquête menée par la Sûreté urbaine du commissariat central de Guédiawaye.
Président du centre Académie Téranga, basé à Sicap-Foire, et entrepreneur actif dans le secteur de l’éducation privée, Ibrahima Diop est visé par deux plaintes distinctes qui ont entraîné son arrestation et son placement en détention.
La première plaignante, Rokhaya Niang, résidant en France, avait inscrit son fils – mineur et citoyen français – dans le centre Académie Téranga. Malgré le paiement régulier des frais de scolarité (150 000 F CFA/mois), son fils était régulièrement exclu de l’établissement partenaire du centre, pour non-paiement.
Les faits ont pris une tournure plus grave lorsque Mme Niang a confié le passeport français de son fils à Ibrahima Diop dans le cadre d’un projet de voyage en Espagne. Le voyage n’a jamais eu lieu et, après plusieurs relances, Diop a fini par déclarer le passeport “perdu”, sans fournir d’explication claire. Résultat : la mère a dû rentrer au Sénégal pour engager une procédure de renouvellement du document diplomatique, et devra y revenir pour son retrait.
La seconde plainte, elle, provient de Pape Gaoussou Balayeré, responsable de l’école Ecomixte, partenaire d’Académie Téranga dans un accord de scolarisation de 56 élèves. Diop s’était engagé à verser 600 000 F CFA par mois, engagement qu’il n’a jamais respecté dans sa totalité.
Un arriéré de 1 143 000 F CFA s’est accumulé. M. Balayeré affirme qu’en septembre, Ibrahima Diop a versé une somme partielle uniquement pour obtenir les bulletins de notes des élèves, avant de couper tout contact.
D’abord réticent à répondre à la convocation de la police, Ibrahima Diop a fini par se présenter devant les enquêteurs de la Sûreté urbaine, dirigée par le commissaire principal Daouda Bodian. Il a reconnu partiellement les faits, admettant la réception du passeport, tout en maintenant qu’il l’aurait “perdu”.
Quant à la dette envers l’école, il a contesté le montant réclamé, promettant de fournir des justificatifs… qu’il n’a jamais remis aux autorités.
Au terme de l’enquête dirigée par le lieutenant Sy Ba, les charges ont été jugées suffisamment graves pour motiver son déferrement. Le parquet a ordonné son placement sous mandat de dépôt, en attendant sa comparution.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com