Affaire Kocc Barma – Le dossier « Newgirls » dévoile un vaste système d’extorsion numérique visant plus de 4000 femmes
THIEYSENEGAL.com : L’enquête sur El Hadji Babacar Dioum, alias Kocc Barma, prend une tournure encore plus troublante. Les experts de la Division Spéciale de la Cybersécurité (DSC) ont réussi à contourner les protections du MacBook Pro saisi lors de son arrestation. À l’intérieur : une architecture numérique méthodique contenant des milliers de fichiers multimédias à caractère intime, révélant un système d’exploitation et de chantage massif.
Parmi les découvertes majeures : un dossier baptisé « Newgirls », dans lequel 4191 vidéos et photos ont été retrouvées. Les enquêteurs soupçonnent qu’il s’agit de contenus non encore publiés, servant de réserve pour un chantage futur, avec pour cibles de potentielles nouvelles victimes, essentiellement des jeunes femmes.
Des victimes identifiées et une monétisation bien huilée
L’exploitation du disque dur révèle une logique de chantage structurée, avec des fichiers nommés « Paid not to publish » (Payé pour ne pas publier), listant des montants versés par les victimes afin d’éviter la diffusion de contenus compromettants.
Parmi les cas cités dans les documents figurent :
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S.A.L., qui aurait versé 2 millions de francs CFA
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A.M.N., qui a payé environ 9 600 euros, soit plus de 6 millions de francs CFA
Au total, l’enquête révèle que Kocc Barma aurait extorqué plusieurs dizaines de millions à travers ce système. Par ailleurs, selon les relevés bancaires consultés, la plateforme publicitaire Exoclick aurait viré 43 millions de FCFA à Dioum entre 2017 et 2025, en contrepartie de contenus à fort trafic sur ses sites.
Une organisation à plusieurs têtes
Les enquêteurs n’écartent pas la présence d’un réseau organisé, d’autant plus qu’un complice identifié, toujours en cavale, aurait transféré plus de 50 millions de FCFA sur le compte de Dioum. L’hypothèse d’un partage des bénéfices est donc envisagée, renforçant la dimension de criminalité organisée.
Des preuves matérielles accablantes
Lors de la perquisition au restaurant “Eddy’s”, établissement dirigé par le mis en cause, les autorités ont découvert :
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Un brouilleur de signal, utilisé pour échapper à la surveillance
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Plusieurs carnets de vaccination suspects
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Un modem, un vidéoprojecteur et des équipements pouvant servir à la projection ou à la duplication de vidéos sensibles
Par ailleurs, d’autres dossiers au nom évocateur comme « Seneg » (407 sextapes), « WhatsApp unknown », « Film », ou encore « Preuve », laissent supposer une collecte illégale de contenus via messageries privées, webcams ou caméras dissimulées.
Vers des charges multiples : chantage, extorsion, blanchiment
Les éléments réunis confortent la thèse d’un réseau de cybercriminalité articulé autour de la production, diffusion et monétisation de contenus privés sans consentement, combiné à des activités d’extorsion de fonds, blanchiment d’argent, et potentiellement usage de faux documents.
La Division spéciale de la cybersécurité, en lien avec la Section de Recherches de la Gendarmerie, poursuit l’enquête pour identifier toutes les victimes, retracer les circuits financiers et interpeller les complices du principal suspect.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com