Affaire Tabaski Ngom : Moustapha Diop face au Pool judiciaire financier le 6 novembre, un tournant décisif dans le dossier
THIEYSENEGAL.com : Neuf mois après les premières révélations de l’« affaire Tabaski Ngom », l’enquête connaît un nouveau développement majeur. Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des PME, sera entendu par le Pool judiciaire financier (PJF) le jeudi 6 novembre, dans le cadre d’un interrogatoire de première comparution.
Cette audition intervient dans le sillage de l’affaire baptisée du nom de Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor et ancienne agent comptable particulière de la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), accusée de détournement de deniers publics, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux. Les sommes en cause avoisinent 700 millions de francs CFA, détournées au sein de l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (APROSI).
Placée sous mandat de dépôt depuis le 23 janvier 2025, Tabaski Ngom a, dès les premières auditions, mis en cause l’ancien ministre et député-maire de Louga, affirmant lui avoir remis une partie des fonds pour le financement de sa campagne électorale lors des dernières législatives. Elle soutient avoir agi « sous son influence », réclamant depuis plusieurs mois l’audition de ce dernier.
Le Pool judiciaire financier a finalement accédé à cette demande, après un long parcours procédural. En juillet 2025, le président du Collège des juges d’instruction s’était déclaré incompétent pour entendre Moustapha Diop, avant que la Chambre d’accusation financière de la Cour d’appel de Dakar ne casse cette décision le 30 juillet, ordonnant son inculpation conformément au réquisitoire du ministère public.
Selon des informations rapportées par L’Observateur, Moustapha Diop — déjà détenu depuis mai 2025 dans le cadre d’une autre enquête portant sur la gestion des fonds anti-Covid-19 — pourrait se voir notifier un nouveau mandat de dépôt à l’issue de cette comparution. Les juges d’instruction devraient lui notifier une inculpation pour complicité de détournement de deniers publics.
Ce nouveau rebondissement marque une étape clé dans un dossier aux ramifications politiques et financières sensibles, révélateur des tensions persistantes autour de la gouvernance et de la reddition des comptes au sein de l’administration sénégalaise.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com
 
			