Les difficultés continuent de surgir à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass qui a été inauguré par le chef de l’Etat en grande pompe.
En effet, les travailleurs subissent toujours les affres des entreprises turques Summa et Limac qui dictent leur loi. Selon le Syndicat autonome des travailleurs de l’aéronautique civile (Synatrac), les travailleurs exercent leur boulot dans des conditions inhumaines. Tous leurs droits sont bafoués par les turcs qui leur refusent un plan social avantageux pour les agents, mais envisagent de licencier près de 200 agents sur les 456 qui s’activent au niveau de la plateforme. Effet, le syndicat soutien avoir constaté une «violation grave des droits de l’ensemble des travailleurs de la plateforme». Mais également, un non-respect du protocole d’accords signé entre l’Etat et les entreprises turques, pour l’exploitation du nouvel aéroport. Selon le secrétaire général dudit syndicat, Mamadou Diop, il y a une grande différence dans le traitement salarial entre les travailleurs turcs et les nationaux. Pis, ils doutent même de la qualification de ces entreprises turques à gérer un aéroport de cette dimension. «Ils sont en train de bafouer le protocole d’accords signé avec l’Etat. Ils ne respectent pas le protocole et l’administration est carrément à l’arrêt. Ce n’est pas sérieux», a campé le chef de file du nouveau syndicat. A l’en croire, les turcs ont non seulement baissé le salaire des nationaux, mais aussi mis en cause les contrats de travail signés avec les travailleurs.
Par ailleurs, les syndicalistes dénoncent le statut des travailleurs temporaires, les problèmes logistiques, de dotation pour la police et la gendarmerie, les lenteurs administratives de la direction des ressources humaines de Las et l’absence de politique sociale. Ils vilipendent également, les difficultés financières de l’Agence des aéroports du Sénégal et celles des aérodromes secondaires du pays. Les relations entre les travailleurs et les gérants se dégradent chaque jour. Une situation qui s’explique par l’écart dans le traitement administratif et financier. A en croire le chargé des revendications du syndicat, Babacar Gaye, les turcs veulent procéder à un licenciement abusif dans le seul but de rafler plusieurs milliards de francs Cfa. Il soupçonne même un parfum de corruption dans cette affaire qui pollue l’atmosphère. Abondant dans le même sens, Boubacar Sow juge injuste et inacceptable les conditions de travail des agents temporaires. «Je me demande dans quel pays nous sommes. On fait signer à des gens un contrat avec une catégorie déterminé et on les rappelle pour les rétrograder. Cela pose problème. On interpelle la direction de Las par rapport à ce dysfonctionnement dû au département des ressources humaines. C’est choquant et intolérable pour des gens à qui, on a promis monts et merveilles», regrette-t-il. Avant d’avertir les autorités que les problèmes du secteur sont très sérieux en ce moment.
Adama COULIBALY
