APR : Macky Sall opère une recomposition stratégique et interpelle le pouvoir sur la justice (Document)

0

THIEYSENEGAL.com : Réuni ce jeudi 24 juillet 2025, le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) a tenu une session élargie à Dakar, marquée par une double actualité : la réorganisation interne du parti initiée par Macky Sall, et une série de prises de position sur les tensions sociopolitiques du pays.

Une réorganisation pour insuffler un nouveau souffle

L’un des points majeurs de cette rencontre a été la réaffirmation de l’autorité de Macky Sall sur l’APR et la nomination de nouveaux profils à des postes stratégiques. Cette recomposition intervient alors que le parti, relégué dans l’opposition depuis la victoire de Bassirou Diomaye Faye et de la coalition dirigée par le Pastef, cherche à se reconstruire.

Parmi les personnalités promues :

  • Pape Malick Ndour est nommé coordinateur national de la Convergence des Cadres Républicains (CCR), une structure clé dans l’animation intellectuelle et politique du parti ;

  • Aminata Guèye prend les rênes de la Chambre des Élus Républicains ;

  • Hamidou Anne, nouvellement rallié à l’APR, hérite de la Cellule Analyses et Prospective (CAP), ce qui traduit un choix assumé de renouvellement des élites internes.

S’y ajoutent la désignation de quatre nouveaux porte-paroles adjoints : Papa Mahawa Diouf, Mame Marième Thiam Babou, Mame Guèye Diop et Saourou Sène, qui auront la mission de porter le discours d’un parti en quête de repositionnement face à une opposition désormais gouvernementale.

Justice et tensions sociales : l’APR hausse le ton

En marge des nominations, le SEN s’est longuement exprimé sur plusieurs sujets brûlants de l’actualité nationale. Il a notamment appelé à une résolution immédiate de la crise des greffiers, en grève depuis plusieurs semaines. Le parti exhorte le ministre de la Justice à ouvrir un dialogue « sans délai » avec les syndicats SYTJUST et UNTJ, mettant en garde contre l’impact de cette paralysie sur les droits fondamentaux des citoyens.

Prisonniers d’opinion et poursuites ciblées ?

Dans un ton plus accusateur, l’APR dénonce ce qu’il qualifie de « détentions arbitraires » visant plusieurs figures politiques, dont Moustapha Diakhaté, Assane Diouf et Tahirou Sarr, considérés comme des prisonniers d’opinion. Le parti estime que ces arrestations témoignent d’un climat de répression politique incompatible avec l’État de droit.

Par ailleurs, l’APR fustige les poursuites judiciaires engagées contre des responsables du parti tels que Farba Ngom, Mansour Faye ou encore Ismaïla Madior Fall, parlant de « prises d’otages politiques » et de volonté manifeste de neutralisation d’adversaires.

Pastef visé : dérives verbales et soupçons de collusion

Enfin, le Secrétariat national n’a pas épargné le parti au pouvoir, Pastef, qu’il accuse d’instaurer une « culture de l’insulte » dans le débat public. L’APR va plus loin en évoquant des informations préoccupantes faisant état de contacts supposés entre Pastef et des éléments du MFDC, mouvement séparatiste actif en Casamance. Le parti appelle le gouvernement à faire toute la lumière sur ces allégations, dans un souci de transparence et de préservation de l’unité nationale.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.