Arrestations sans convocation : De la dictature flagrante au Sénégal sous Macky Sall
THIEYSENEGAL.com : Le Sénégal n’est plus un Etat de droit où les citoyens sont d’égale dignité devant la loi. Depuis quelque temps, on assiste à des vagues d’arrestations de citoyens sénégalais qui s’opposent à la politique du régime. Pire, ces arrestations se font dans le non-respect des droits et libertés.
Et pourtant, d’après plusieurs textes dont déclaration du 26 août 1789 des droits de l’homme et du citoyen, faisant partie du bloc de constitutionnalité, « tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi ».
Un Etat sérieux ne devrait pas méconnaître le principe de la présomption d’innocence, encore moins les règles de procédure pénale. En effet, en dehors du cas de flagrant délit, l’officier de police judiciaire doit servir une convocation aux individus suspectés d’avoir commis une infraction, avant d’envisager toute arrestation. Au Sénégal, cette règle est désormais foulée aux pieds, s’agissant d’individus hostiles au régime. La police ou la gendarmerie s’autorisant plutôt des « enlèvements » d’honnêtes citoyens.
On se rappelle de Major Kandji qui a reçu la visite de gendarmes, venus procéder à son arrestation dans son domicile, sans convocation, devant ses enfants, pour une très vieille affaire foncière. Gendarme retraité, le major, connaissant ses droits, s’est farouchement opposé dégainant son arme, le pire aurait pu se passer.
A Pikine, l’activiste Assane Diouf avait subi le même sort de la part des forces de l’ordre, qui ont fait irruption dans sa maison, pour l’arrêter.
Alors qu’il n’est pas en flagrant délit, le journaliste Pape Alé Niang a été arrêté par surprise, et pire, par des limiers en tenue civile alors qu’il réparait son véhicule auprès d’un mécanicien.
Récemment, le jeune activiste membre de Frapp Hannibal Djim, est arrêté alors qu’il sortait de sa maison.
Paradoxalement, aucun allié du régime n’a subi le même sort. Les individus épinglés dans le rapport de la Cour des comptes sont traités avec respect de la procédure par le parquet, qui a ouvert plusieurs enquêtes préliminaires. Ils seront convoqués en bonne et due forme, pour être entendu.
Ces violations flagrantes de la loi, accompagnées d’un deux poids, deux mesures, font dire que la dictature n’est plus rampante, mais elle existe réellement. On aura tout vu au Sénégal sous le président Macky Sall.
