Assemblée nationale : Tensions ouvertes entre Guy Marius Sagna et Ismaïla Diallo autour des pratiques parlementaires

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THIEYSENEGAL.com : Une passe d’armes inhabituelle entre deux figures de la majorité parlementaire secoue depuis jeudi les réseaux sociaux et interpelle l’opinion sur les pratiques internes de l’Assemblée nationale. Guy Marius Sagna (GMS) et Ismaïla Diallo, tous deux membres du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, se livrent à un échange virulent qui dépasse les murs de l’hémicycle.

Tout est parti d’une déclaration incisive du député Guy Marius Sagna, dénonçant certaines pratiques qu’il juge contraires aux engagements de rupture portés par la 15e législature, majoritairement issue du parti Pastef. Dans une publication largement relayée, il s’attaque à ce qu’il considère comme des « pratiques d’un autre âge », évoquant la distribution de vivres comme le Sukëru Koor aux députés, l’absence de justification des fonds alloués aux groupes parlementaires, ou encore la réception de billets pour des pèlerinages.

Il va plus loin en fustigeant l’opacité de la Commission comptabilité et contrôle, dont il est pourtant membre, soulignant l’absence de rapports d’activités depuis fin 2023. GMS critique également la gestion du dossier sensible des véhicules de fonction pour les députés, sur lequel, selon lui, aucun débat n’a été organisé au sein de l’hémicycle.

La réaction ne s’est pas fait attendre. C’est Ismaïla Diallo, premier vice-président de l’Assemblée nationale, qui prend la plume et répond point par point aux accusations de son collègue. Dans un texte au ton cinglant, il accuse GMS de duplicité : « Quand il parle de rigueur, qu’il commence par ses propres avantages », avance-t-il, évoquant la double prise en charge de GMS en tant que député sénégalais et membre du Parlement de la CEDEAO, bénéficiant selon lui de deux sources d’indemnisation sans justification publique.

Ismaïla Diallo ne s’arrête pas là. Il accuse également GMS d’avoir contracté un prêt interne de 500 000 francs CFA auprès du groupe parlementaire Yewwi, insinuant un manque de cohérence entre les paroles et les actes. Quant à la question du Sukëru Koor, Diallo souligne que cette pratique remonte à la précédente législature et affirme qu’elle a été stoppée depuis l’arrivée de la nouvelle majorité.

Cette joute verbale, inédite dans la jeune 15e législature, expose au grand jour les tensions internes au sein même de la majorité. Elle soulève surtout des interrogations sur la gouvernance parlementaire, la gestion des ressources internes et la transparence dans une institution qui se veut être le reflet d’un changement systémique.

Les Sénégalais, particulièrement les jeunes militants de Pastef, ont exprimé leur malaise face à ce qu’ils perçoivent comme un « déballage public » contre-productif, susceptible d’éroder la confiance placée dans les nouveaux visages de l’hémicycle.

Dans l’attente d’une médiation ou d’un recadrage interne, cet épisode marque une fracture symbolique au sein de la majorité parlementaire, et rappelle que la bataille pour l’exemplarité politique se mène aussi… à l’intérieur des murs de l’Assemblée nationale.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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