Bassirou Diomaye Faye entérine la reprise des bases militaires françaises : cap sur une autonomie stratégique
THIEYSENEGAL.com : Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a conduit ce matin une visite de reconnaissance sur trois sites militaires de premier plan — Ouakam, Bel Air et la base navale de la Marine — récemment rétrocédés par la France. Ces emprises, désormais pleinement intégrées au patrimoine stratégique du Sénégal, symbolisent un tournant dans les relations de défense entre Paris et Dakar.
Entouré du ministre des Forces armées, du ministre des Affaires étrangères, et du Haut Commandement militaire, le chef de l’État a inspecté les infrastructures de ces sites, évaluant leur potentiel logistique, opérationnel et d’hébergement. Ces anciens bastions de la présence militaire française en Afrique de l’Ouest ont été rendus au Sénégal dans le cadre d’un accord bilatéral entérinant la volonté commune de refonder les relations de sécurité sur de nouvelles bases.
Une restitution aux allures de rééquilibrage géopolitique
Longtemps considérées comme un vestige de la coopération post-coloniale, les emprises militaires françaises à Dakar faisaient partie d’un dispositif plus large de projection de la France en Afrique. Leur restitution s’inscrit dans une dynamique entamée sous la présidence d’Emmanuel Macron, visant à adapter la présence militaire française à la nouvelle donne sécuritaire régionale — mais aussi à répondre à une demande croissante des États africains pour plus d’autonomie stratégique.
« Ce que nous célébrons aujourd’hui, ce n’est pas un départ, mais une transition. Une transition vers une coopération assainie, équilibrée et souveraine », a déclaré le président Faye, saluant un « dialogue respectueux et constructif » entre les deux pays.
Des sites stratégiques pour l’avenir des armées sénégalaises
La base aérienne de Ouakam, le camp militaire de Bel Air et la base navale de la Marine représentent des points névralgiques du dispositif militaire sénégalais. Leur reprise intégrale ouvre de nouvelles perspectives pour la formation des forces, le stationnement d’unités opérationnelles et la coordination des réponses sécuritaires maritimes et terrestres.
Le ministère des Forces armées envisage d’y établir des centres spécialisés, notamment dans les domaines de la cyberdéfense, de la surveillance côtière, ou encore de l’instruction interarmées, en lien avec les ambitions régionales du Sénégal en matière de sécurité collective.
Un signal fort envoyé à l’opinion et à la sous-région
Cette visite présidentielle, au-delà de sa portée protocolaire, envoie un message clair à la population sénégalaise comme à l’ensemble des partenaires internationaux : le Sénégal assume désormais pleinement le contrôle de son dispositif militaire, tout en réaffirmant son ouverture à une coopération fondée sur la réciprocité, la transparence et la souveraineté.
Dans un contexte ouest-africain en pleine recomposition — marqué par le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger —, Dakar trace sa propre voie : celle d’un rééquilibrage sans rupture, d’une fermeté sans hostilité.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com