THIEYSENEGAL.com : Le président de l’Union des Panafricanistes du Sénégal (UPS), Bougar Diouf, a été placé sous mandat de dépôt ce lundi 25 août 2025. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles à travers des publications Facebook concernant l’armée sénégalaise, la situation en Casamance, et le Premier ministre Ousmane Sonko. Son procès en flagrant délit est prévu ce mercredi.
Le cybermilitant Bougar Diouf, figure connue des réseaux sociaux pour ses prises de position panafricanistes radicales, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt ce lundi. C’est à l’issue de son audition par la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC) qu’il a été présenté au parquet de Dakar, qui a ordonné son incarcération en attendant sa comparution prévue ce mercredi.
Selon des sources judiciaires, Bougar Diouf est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, une infraction prévue par le Code pénal sénégalais, notamment à l’article 255, alinéa 2, en lien avec la législation sur la cybercriminalité.
Des publications sensibles
Les faits reprochés concernent plusieurs publications diffusées sur sa page Facebook officielle, où il aurait tenu des propos jugés mensongers ou incitatifs à la désinformation. Les publications en question porteraient notamment sur le conflit en Casamance, les actions présumées de l’armée sénégalaise dans la région sud du pays, ainsi que sur le Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il aurait accusé de compromission politique avec des acteurs étrangers.
L’enquête ouverte par la DSC s’est appuyée sur la traçabilité numérique des publications et sur le contenu de vidéos diffusées au cours des deux dernières semaines
Une procédure expéditive
Bougar Diouf sera jugé en flagrant délit, une procédure souvent utilisée pour les infractions commises sur les réseaux sociaux. Il risque, s’il est reconnu coupable, une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement assortie d’une amende, conformément aux dispositions du Code pénal et de la loi de 2016 sur la cybercriminalité.
Me Amadou Fall, un des avocats de Bougar Diouf, a dénoncé une procédure qu’il juge précipitée : « Mon client n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression. Aucune preuve sérieuse ne permet de conclure à une intention de nuire ou de désinformer. »
Une affaire sous tension
Ce dossier intervient dans un contexte politique tendu, où la gestion de l’information sur les réseaux sociaux fait l’objet d’une attention particulière de la part des autorités. Le gouvernement a récemment intensifié sa lutte contre la désinformation en ligne, qu’il considère comme une menace à la stabilité nationale, notamment en lien avec les tensions persistantes en Casamance.
Les soutiens de Bougar Diouf, notamment au sein de la sphère panafricaniste et des milieux militants anti-impérialistes, dénoncent une atteinte à la liberté d’opinion. Sur X (ex-Twitter), plusieurs messages circulent avec le hashtag #FreeBougar, appelant à sa libération et dénonçant ce qu’ils qualifient de « répression ciblée contre les voix dissidentes ».
Le procès de Bougar Diouf est attendu ce mercredi 27 août 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. D’ici là, il reste détenu à la Maison d’arrêt de Rebeuss. Un rassemblement pacifique est annoncé par ses partisans devant le Palais de justice le jour de sa comparution.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com