Budget 2025 : Une dette qui explose, des investissements qui fléchissent, et une pression croissante sur les finances publiques
THIEYSENEGAL.com : Le ministère des Finances et du Budget a publié son rapport d’exécution budgétaire du premier trimestre 2025. Ce document met en lumière des indicateurs contrastés : si les recettes fiscales affichent une progression notable, la situation globale reste préoccupante avec une dette en nette augmentation et un essoufflement des investissements publics.
Une mobilisation fiscale dynamique, mais insuffisante face à la dépense
Au terme des trois premiers mois de l’année, les ressources mobilisées au titre du budget général s’élèvent à 1 027,82 milliards FCFA, soit 21,44 % de l’objectif annuel inscrit dans la Loi de finances initiale 2025. Cette performance, en hausse de 9,72 % par rapport à la même période en 2024, traduit une progression des recettes internes, notamment fiscales, qui totalisent 960,26 milliards FCFA, en hausse de 11,6 %.
Malgré ce dynamisme, l’effort fiscal ne parvient pas à contenir une dépense publique en forte hausse. Les dépenses ordonnancées atteignent 1 419,45 milliards FCFA, soit près de 400 milliards de plus que les ressources mobilisées, creusant ainsi un déficit budgétaire préoccupant dès le premier trimestre.
Des charges de dette en forte augmentation
Le poids de la dette continue de s’alourdir. Les charges financières liées à son service atteignent 225,24 milliards FCFA, en hausse de 23,98 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cette évolution est principalement portée par l’augmentation simultanée des charges liées à la dette intérieure (+25,44 milliards) et extérieure (+18,13 milliards).
Cette dynamique reflète une pression croissante sur les finances publiques, accentuée par un recours accru à l’endettement pour couvrir les besoins de financement, dans un contexte où les marges de manœuvre budgétaires se rétrécissent.
Les investissements publics à la peine
Alors que la dette progresse, les dépenses en capital – c’est-à-dire les investissements publics – stagnent à 288,57 milliards FCFA, soit moins de 20 % du total des dépenses effectuées sur la période. Un signal préoccupant dans un contexte où les infrastructures, la santé ou encore l’éducation nécessitent des efforts soutenus.
À noter cependant que l’exécution des crédits d’investissement affiche un taux de réalisation de 100 %, ce qui témoigne d’un bon niveau d’absorption des crédits alloués, mais sur une enveloppe globalement restreinte.
Un début d’année sous tension
Avec un déficit primaire se creusant et un service de la dette qui accapare une part croissante du budget, le gouvernement devra rapidement arbitrer entre impératifs de rigueur budgétaire et nécessité de relancer l’investissement. La trajectoire budgétaire actuelle, si elle n’est pas redressée, pourrait compromettre la soutenabilité des finances publiques à moyen terme.
Ce premier rapport d’exécution budgétaire envoie un signal d’alerte : l’État dépense bien plus qu’il ne collecte, et la dette continue de grignoter une partie croissante du budget. Si les recettes fiscales restent solides, elles ne suffisent pas à compenser le poids grandissant des charges financières. À l’aube du second trimestre, l’enjeu est désormais clair : reprioriser les dépenses et renforcer la discipline budgétaire pour éviter une spirale d’endettement incontrôlée.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com