THIEYSENEGAL.com : Après plus d’un mois de traque, la cavale de M. Sall, principal suspect du cambriolage à la direction de l’informatique du Trésor public, a pris fin ce mercredi 9 avril. L’homme a été interpellé par les éléments de la Sûreté urbaine (SU) en plein centre de Sandaga, bouclant ainsi une enquête particulièrement complexe.
Retour sur les faits
La nuit du 3 mars dernier, les locaux de la direction informatique du Trésor, situés au 15 rue Malenfant, en plein cœur du Plateau, avaient été la cible d’un cambriolage audacieux. Le cambrioleur, identifié aujourd’hui comme M. Sall, s’était introduit par effraction dans le bâtiment en escaladant un arbre pour atteindre le deuxième étage, avant de forcer une fenêtre.
Profitant de l’obscurité et de l’absence de personnel à cette heure, il avait réussi à s’emparer de 200 000 F CFA en espèces ainsi que de deux ordinateurs portables connectés aux serveurs du Trésor, renfermant potentiellement des données financières sensibles de l’État.
L’affaire avait immédiatement provoqué une onde de choc dans l’administration publique, compte tenu de la sensibilité des installations visées.
Une enquête minutieuse face à un voleur discret
Selon des informations concordantes rapportées par L’Observateur, les enquêteurs de la SU se sont heurtés dès le départ à une absence d’indices exploitables : ni empreintes digitales, ni traces ADN, ni témoins directs.
C’est grâce à un travail patient d’analyse vidéo que la lumière a commencé à se faire. Les forces de l’ordre ont procédé à la réquisition de plusieurs caméras de vidéosurveillance dans le voisinage. Après de longues heures de visionnage, une silhouette suspecte escaladant un arbre a pu être extraite des images.
En parallèle, les techniciens en cybercriminalité ont recoupé les données téléphoniques actives dans la zone au moment des faits. Un numéro de téléphone, repéré à plusieurs reprises sur les lieux, a attiré l’attention des enquêteurs : celui de M. Sall.
Grâce aux outils de géolocalisation, ses déplacements ont été retracés, jusqu’à sa localisation à Sandaga, où il a finalement été appréhendé sans incident.
Des aveux et un receleur toujours en fuite
Placé en garde à vue, M. Sall, originaire de Banadji dans le nord du pays, a reconnu les faits sans résistance. Fait étonnant, il aurait déclaré aux enquêteurs avoir « complètement oublié cette histoire de cambriolage ». Une déclaration jugée étrange, voire désinvolte, compte tenu de la nature de l’infraction.
Plus révélateur encore, M. Sall aurait fourni aux enquêteurs l’identité de son receleur présumé, un certain Malaw, actuellement en fuite. Ce dernier est désormais activement recherché par les services de police.
Les deux ordinateurs volés n’ont pas encore été récupérés, ce qui soulève toujours des inquiétudes quant à l’éventuelle exposition de données sensibles de l’État.
Une sécurité à renforcer dans les administrations
Ce cambriolage met une nouvelle fois en lumière les failles sécuritaires au sein de certaines institutions étatiques, notamment dans les services traitant des données numériques. La direction du Trésor, bien que dotée de dispositifs standards, pourrait être amenée à renforcer ses mesures de protection, tant physiques que numériques.
L’enquête est toujours en cours et d’autres interpellations ne sont pas à exclure.