Cité Kalia 2 : Une opération de police soulève débats sur mœurs, drogues et procédures

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THIEYENEGAL.com : Une opération policière menée ce 21 octobre par le Commissariat d’arrondissement de Jaaxay, Parcelles Assainies et Niacourab a conduit à l’interpellation de 17 personnes, dont une femme, dans un appartement situé à la Cité Kalia 2. Les chefs d’accusation incluent notamment des « actes contre nature », ainsi que la détention et l’usage collectif de chanvre indien.

L’intervention a été déclenchée à la suite de plaintes anonymes récurrentes, signalant une présence jugée suspecte d’individus de même sexe dans ce logement. Agissant sur ces informations, une équipe d’intervention rapide s’est rendue sur les lieux. Une fois sur place, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation des occupants, dont la majorité se trouvait en état de nudité, selon le rapport de police.

La perquisition effectuée dans l’appartement a permis la saisie de divers objets, notamment :

Un cornet entamé de chanvre indien,

Des savons intimes, lubrifiants et préservatifs, dont certains usagés retrouvés dans les sanitaires,

Deux bouteilles de produits cellulosiques et des parfums à usage corporel.

L’une des personnes interpellées, une femme se présentant comme travailleuse du sexe, a été retenue pour non-inscription au fichier sanitaire, n’ayant pas présenté de carnet de suivi médical exigé dans le cadre de cette activité au Sénégal.

Tous les individus ont été placés en garde à vue dans l’attente des conclusions de l’enquête préliminaire, conduite par les enquêteurs du commissariat de secteur.

Bien que la police ait rappelé son engagement à protéger la population et appelé à la collaboration citoyenne via la ligne verte 800 00 17 00, cette affaire soulève des questions sensibles liées aux libertés individuelles, au respect de la vie privée, et à l’interprétation de certaines infractions, notamment celles qualifiées « d’actes contre nature » — un chef d’accusation controversé, souvent critiqué par des organisations locales et internationales de défense des droits humains.

En effet, si la détention de stupéfiants reste clairement réprimée par le Code pénal sénégalais, la criminalisation de certains comportements sexuels entre adultes consentants continue de susciter un débat juridique et sociétal sur la nécessité d’aligner les législations nationales avec les engagements internationaux du Sénégal en matière de droits de l’homme.

Ce type d’opération, souvent déclenché suite à des dénonciations anonymes, rappelle d’autres affaires similaires ayant marqué l’actualité ces dernières années au Sénégal. Plusieurs d’entre elles avaient abouti à des procès houleux ou à des classements sans suite, faute de preuves légales recevables ou du fait de vices de procédure.

L’affaire de la Cité Kalia 2 intervient également dans un contexte où les forces de l’ordre multiplient les interventions ciblées dans les quartiers résidentiels, sur fond de renforcement de la lutte contre les drogues et la « criminalité urbaine ».

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

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