Contrat d’armement de 45 milliards FCFA : une commission d’enquête parlementaire en gestation

0

THIEYSENEGAL.com : Le député Babacar Ndiaye, membre de la coalition Pastef, a officiellement déposé, le 3 mars 2025, une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire pour examiner un contrat d’armement de 45 milliards FCFA, signé avec le marchand d’armes nigérien Aboubakar Hima, alias Petit Boubé. Ce marché, censé fournir aux agents des Eaux et Forêts ainsi qu’aux Parcs nationaux un équipement militaire lourd, suscite de nombreuses interrogations, notamment sur sa pertinence et son coût.

Selon des experts en défense, la nature des équipements – fusils d’assaut, munitions, pick-up, citernes, motos et drones – dépasse largement les besoins de ces corps spécialisés. Pis, les équipements promis n’ont jamais été livrés, alimentant des soupçons de surfacturation. Des évaluations indépendantes estiment que le coût réel de ces acquisitions n’aurait pas dû dépasser 25 milliards FCFA, laissant planer une incertitude sur l’affectation des 20 milliards restants.

Autre zone d’ombre, le fournisseur du contrat, Aboubakar Hima, est sous le coup de mandats d’arrêt internationaux émis par le Niger et le Nigeria pour des affaires de corruption et de détournements liés à des marchés d’armement. De plus, cette commande a été passée sans consultation du ministère des Forces Armées, seul habilité à traiter des acquisitions militaires sous le couvert du « Secret Défense ».

Face à ces éléments troublants, la commission d’enquête parlementaire, composée de 11 membres selon l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, devra éclaircir plusieurs points :

L’ampleur réelle du contrat et la justification de son montant.

Les raisons du choix d’un fournisseur controversé.

L’existence ou non d’une réception des équipements commandés.

Le rôle des différentes autorités impliquées dans la signature de ce marché.

La création de cette commission d’enquête sera soumise au vote de l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines. Cette affaire met en lumière des préoccupations croissantes sur la transparence et la gestion des deniers publics, alors que les citoyens réclament plus de rigueur dans l’attribution des marchés de défense et de sécurité.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.