THIEYSENEGAL.com : À la suite de sa réunion tenue ce jeudi 10 avril, le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) a livré un communiqué riche en tonalités, mêlant hommages solennels, inquiétudes institutionnelles, critiques ouvertes contre le pouvoir en place et préoccupations diplomatiques. La formation politique fondée par l’ancien président Macky Sall cherche ainsi à maintenir sa voix au centre de la scène politique et institutionnelle sénégalaise.
■ Un hommage appuyé aux figures religieuse et institutionnelle
En ouverture de sa déclaration, l’APR s’est inclinée devant la mémoire de deux personnalités majeures récemment disparues : Cheikh Mouhamadou Makhtar Laye, Khalife général des Layènes, salué pour « sa profonde dimension spirituelle », et Mamadou Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel, décrit comme un « serviteur émérite de l’État sénégalais ».
■ Soutien à Macky Sall et dénonciation des critiques
Le parti a tenu à féliciter son leader, Macky Sall, pour sa récente nomination au sein du Conseil de la Fondation Mo Ibrahim. Une désignation que l’APR qualifie de « reconnaissance internationale méritée », tout en dénonçant ce qu’elle considère comme des critiques « inélégantes et infondées » à l’encontre de cette nomination, notamment dans certains cercles politiques et médiatiques.
■ Appui institutionnel et critiques contre la gestion actuelle
Dans une prise de position inhabituelle, l’APR a soutenu le recours déposé devant le Conseil constitutionnel contre la loi 2025/08 votée le 2 avril, qualifiée de « juridiquement discutable ». Le parti mise sur une décision rendue « conformément au droit, dans l’esprit du juge Camara ».
Par ailleurs, le SEN s’inquiète de ce qu’il qualifie de « dérives institutionnelles » sous la nouvelle administration : licenciements massifs, climat économique « morose », atteintes à la liberté d’expression et « répression ciblée » de militants et figures de l’opposition.
■ Affaires judiciaires : dénonciation d’un climat de persécution
L’Alliance Pour la République a vivement protesté contre le traitement réservé à l’ancien ministre Mansour Faye, interdit de voyager malgré une décision de justice favorable. Le parti dénonce un « harcèlement politique injustifié ».
L’APR exige aussi la libération de trois députés d’opposition – Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye – qualifiés de « prisonniers politiques » et « otages d’un régime en quête d’équilibre ».
■ Tensions au Sahel : un message de retenue
Enfin, sur le plan international, l’APR a exprimé sa vive inquiétude quant aux tensions diplomatiques croissantes entre l’Algérie et le Mali. Fidèle à une ligne panafricaniste héritée de ses années au pouvoir, le parti appelle les deux pays au dialogue, soulignant que seule la stabilité régionale peut garantir le développement économique durable de l’Afrique.
Cette sortie du SEN de l’APR marque une montée en puissance de la parole d’opposition au Sénégal. Elle combine mémoire, positionnement idéologique, critiques frontales et plaidoyer pour la stabilité sous-régionale, dessinant les contours d’un parti en mutation, entre fidélité à son héritage et réinvention dans le contexte post-Macky.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com