Démocratie en péril : Les révélations sur la disparition de deux militaires au Sénégal
THIEYSENEGAL.com : Une hypothèse crédible émerge concernant la disparition des militaires Sambou et Badji au Sénégal, suggérant que l’ancien garde des Sceaux pourrait au moins connaître des éléments substantiels. Dans une démocratie normale avec une justice indépendante, cet ex-ministre de la Justice serait un témoin essentiel dans cette affaire, incluse dans le cadre d’une loi d’amnistie couvrant les délits et crimes à caractère politique.
Le lapsus invoqué par le ministre, qualifié ensuite de rétraction, est perçu non pas comme une erreur subconsciente mais comme un aveu de conscience. En paraphrasant Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, les auteurs ou complices d’un crime n’auront jamais une conscience tranquille. L’excuse donnée par l’ancien ministre, prétextant une mauvaise expression et accablant la journaliste de « délit de curieuse relance », relève du pur cynisme, illustrant ainsi la légèreté avec laquelle les horreurs ont été traitées durant les douze dernières années. Le 24 mars 2024 aura été plus qu’une révolution, une délivrance collective avec un devoir de justice envers les familles des deux officiers disparus et toutes les autres victimes.
La révolution entamée ne sera vraiment réussie que lorsque plus personne ne pensera à tuer pour conserver le pouvoir, car les coupables seront lourdement sanctionnés par une vraie justice rendue au nom du peuple. Une réussite manifeste sera atteinte quand les individus exploitant les autres pour des gains matériels comprendront que ces préoccupations ne valent pas la santé, l’intégrité physique et la vie humaines. Ceux qui cherchaient à s’enrichir illicitement alors même que l’ascenseur social était en panne depuis longtemps, doivent réaliser que leur privilège était possible grâce aux efforts des personnes qu’ils méprisaient.
Les années sous le régime socialiste furent difficiles pour les démunis, tandis que les années des libéraux de Wade furent catastrophiques en termes de gouvernance. Les 12 ans de Macky Sall ont reproduit les mêmes maux que les régimes précédents, ajoutant une dimension de déraison, de cynisme, de méchanceté et de violence systémique. Ce régime clanique, malgré son épuisement actuel, résiste encore à l’effondrement.
