Diffamation confirmée : Ousmane Sonko définitivement condamné, la Cour suprême met un point final à l’affaire avec Mame Mbaye Niang
THIEYSENEGAL.com : La Cour suprême du Sénégal, siégeant en chambres réunies, a rendu ce mardi une décision sans équivoque : le rabat d’arrêt déposé par les avocats d’Ousmane Sonko a été rejeté, confirmant ainsi la condamnation du leader du parti dissous Pastef dans le dossier de diffamation qui l’oppose à Mame Mbaye Niang, ancien ministre du Tourisme.
Cette décision met un terme définitif à une affaire judiciaire hautement médiatisée, qui aura profondément marqué la vie politique sénégalaise ces dernières années.
Une procédure exceptionnelle rejetée
Le rabat d’arrêt, ultime recours devant la Cour suprême, visait à faire annuler l’arrêt prononcé le 4 janvier 2024 par la Chambre pénale de la même juridiction. Cette instance avait confirmé la condamnation d’Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis et au paiement de 200 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts en faveur de Mame Mbaye Niang.
En confirmant cette décision ce 1er juillet, la plus haute juridiction du pays entérine la condamnation, y compris ses conséquences politiques : Sonko reste inéligible, selon le Code électoral sénégalais, tant que la peine est en vigueur et non amnistiée ou effacée.
Retour sur l’origine de l’affaire
Tout débute en 2021, lorsqu’Ousmane Sonko, alors en position de challenger face au régime de Macky Sall, accuse publiquement Mame Mbaye Niang de malversations dans la gestion du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), citant un prétendu rapport de l’Inspection générale des finances (IGF).
Or, aucun document officiel n’a été produit au cours du procès pour appuyer ces accusations, ce qui a poussé Mame Mbaye Niang à porter plainte pour diffamation, arguant d’un préjudice moral et politique considérable.
Après un long feuilleton judiciaire, le tribunal correctionnel, puis la cour d’appel, avaient tous deux reconnu Sonko coupable, décisions désormais définitivement validées par la Cour suprême.
Réactions et portée politique
Me Baboucar Cissé, avocat de Mame Mbaye Niang, a salué une « décision conforme à la loi et respectueuse de l’honneur d’un homme d’État ». Il estime que justice a été rendue dans un dossier où la parole publique a été utilisée « à des fins de manipulation politique ».
Du côté de l’opposition, certains cadres continuent de dénoncer un harcèlement judiciaire, évoquant une « instrumentalisation des institutions » dans le but d’écarter Sonko de la compétition électorale. Des appels à l’amnistie ou à une réforme du Code électoral refont surface, alors que le paysage politique sénégalais reste polarisé post-élections de février 2024.
Une page judiciaire tournée, des interrogations ouvertes
Avec ce rejet du rabat d’arrêt, la voie judiciaire est désormais close pour Ousmane Sonko dans ce dossier. Reste à savoir si une solution politique – comme une loi d’amnistie ou une grâce présidentielle – pourrait changer la donne dans les mois à venir.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com