THIEYSENEGAL.com : Un coup de filet majeur a permis de démanteler un réseau de trafic de migrants opérant depuis les îles du Saloum. Parmi les personnes interpellées figure une personnalité locale de premier plan : Lassana Sarr, maire de Dionewar. Ce dernier, en compagnie de six autres suspects, a été déféré devant le parquet financier de Dakar, soupçonné d’être au cœur de cette filière clandestine.
L’enquête, menée par la brigade de gendarmerie de Foundiougne, a révélé l’existence d’une organisation bien rodée facilitant l’émigration illégale contre des paiements oscillant entre 300 000 et 400 000 francs CFA par candidat. Le réseau, dont les ramifications s’étendaient jusqu’à Mbour, aurait engrangé des sommes considérables en exploitant le désespoir de jeunes en quête d’un avenir meilleur.
Une organisation bien huilée
L’affaire a éclaté après l’interception, au large de Bassar, d’une pirogue transportant 241 migrants. Les investigations ont permis d’identifier le rôle précis de chaque membre du réseau et de mettre en évidence des échanges téléphoniques entre le maire et les organisateurs juste avant un départ. Lors des perquisitions, une somme de 5 millions de francs CFA, issue des paiements des candidats à l’exil, a été saisie à Mbour.
Les charges retenues contre les suspects sont lourdes : association de malfaiteurs, trafic de migrants, mise en danger de la vie d’autrui et escroquerie. Si plusieurs éléments pointent vers une implication active du maire de Dionewar, ce dernier nie en bloc, assurant qu’il n’aurait cherché qu’à obtenir une assistance juridique pour les mis en cause.
Un phénomène qui s’intensifie
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière l’ampleur du trafic de migrants au Sénégal, notamment dans la région du Saloum, devenue un point de départ privilégié vers l’Europe. Face à l’aggravation du phénomène, les autorités sénégalaises intensifient les opérations pour démanteler ces réseaux clandestins, responsables de nombreux drames humains en mer.
L’enquête suit son cours et pourrait aboutir à de nouvelles interpellations. En attendant, les regards restent tournés vers la justice, qui devra établir les responsabilités dans cette affaire aux multiples ramifications.