Diplomatie sous-régionale : Ouattara et Sonko scellent une entente stratégique sur la sécurité et l’intégration ouest-africaine

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SENTV : Une rencontre hautement symbolique s’est tenue ce vendredi à la résidence présidentielle d’Abidjan entre le président ivoirien Alassane Ouattara et le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko. À l’issue d’un entretien de plus de deux heures, les deux dirigeants ont affiché une convergence remarquable sur les enjeux majeurs de la sous-région : la sécurité et l’intégration régionale.

Dans une déclaration à la presse, Ousmane Sonko s’est dit « satisfait » des échanges, soulignant le climat constructif et la vision partagée avec son hôte. « Je suis aussi réconforté sur l’avenir de nos deux pays. Nous ne ferons pas moins que nos devanciers, notamment les pères fondateurs Senghor et Houphouët. Nous ferons plus sous le leadership de nos deux présidents et la contribution active de nos deux gouvernements », a-t-il affirmé avec un ton volontariste.

Un axe Dakar-Abidjan qui se consolide

Cette rencontre entre les deux hommes marque un tournant dans les relations entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire, deux piliers de la CEDEAO. La présence des ministres Abdourahmane Sarr (Économie) et Yassine Fall (Affaires étrangères) au côté de Sonko, ainsi que celle du Premier ministre ivoirien Robert Beugré Mambé, souligne l’importance stratégique de cette visite.

Les discussions ont porté sur les défis partagés de la sous-région, notamment l’instabilité persistante dans le Sahel et la menace transfrontalière du terrorisme. « Il y a une forte convergence de points de vue sur des enjeux sécuritaires qui affectent nos pays et exigent une réponse collective », a insisté Sonko. En ligne avec les positions récentes de la CEDEAO, les deux dirigeants ont convenu de renforcer la coopération en matière de renseignement, de formation militaire et de contrôle des frontières.

Une vision panafricaine affirmée

Autre axe central : l’intégration régionale. Dans un contexte où la CEDEAO traverse une période délicate avec le départ annoncé du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour former l’Alliance des États du Sahel (AES), Ouattara et Sonko se sont montrés unanimes sur l’urgence de renforcer les ensembles régionaux existants.

« Le 21e siècle doit être celui de l’Afrique, à condition que nous renforcions nos mécanismes d’intégration économique et politique », a affirmé Sonko. L’expérience des autres régions du monde, comme l’ASEAN ou l’Union européenne, est souvent citée en exemple par les partisans d’un panafricanisme pragmatique, à l’image de celui promu par les deux responsables.

Une dynamique bilatérale à revitaliser

Cette visite marque aussi un retour du Sénégal sur la scène diplomatique régionale, avec un Ousmane Sonko désormais en posture de chef de gouvernement et visiblement désireux de repositionner Dakar comme un acteur central dans les dynamiques ouest-africaines. L’entretien s’inscrit dans un effort plus large de relance des relations bilatérales, longtemps cordiales mais peu dynamiques sur le plan économique.

Au-delà des mots, les prochains mois diront si cette nouvelle entente se traduit par des actions concrètes : accords bilatéraux, projets d’infrastructures, coopérations sécuritaires. Pour l’heure, l’image de Ouattara et Sonko côte à côte, unis dans un même discours de stabilité et d’intégration, envoie un signal fort dans une Afrique de l’Ouest à la recherche de repères.

La rédaction de THIEYSENEGAL.com 

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