Disparition d’un bus vers le Magal : Le journaliste Harouna Fall entendu puis relâché, l’enquête se poursuit
THIEYSENEGAL.com : Ce lundi, Harouna Fall, rédacteur en chef du site iGFM, a été convoqué par la Division des investigations criminelles (DIC) suite à la publication d’une alerte relative à un bus transportant des pèlerins sénégalais vers Touba, supposément victime d’une attaque au Mali. Après plusieurs heures d’audition, le journaliste a été autorisé à rentrer chez lui en début de soirée. Aucune charge n’a été retenue à son encontre.
Contexte : une alerte sécuritaire qui interroge
Tout est parti d’une information publiée par iGFM le week-end dernier, évoquant la disparition inquiétante d’un bus parti d’Abidjan avec à son bord 70 Sénégalais se rendant au Grand Magal de Touba. D’après les déclarations d’un responsable d’une association sénégalaise en Côte d’Ivoire, le convoi n’était toujours pas arrivé à Dakar plusieurs jours après son départ, et toutes tentatives de contact avec les passagers, y compris le convoyeur Aya Lô, restaient vaines.
Un témoignage a par ailleurs évoqué une possible attaque armée dans la zone de Diéma, au Mali, non loin de la frontière sénégalaise, sans que cette information n’ait pu être vérifiée par les autorités. Un conducteur de véhicule guide, qui accompagnait le bus, aurait alerté les responsables en Côte d’Ivoire.
Liberté de la presse vs. rigueur de l’information
C’est dans ce contexte tendu que Harouna Fall a été convoqué ce lundi matin à la DIC, à Dakar. Son audition visait à clarifier les circonstances de la publication, considérée comme sensible sur le plan sécuritaire et diplomatique. À l’issue de son audition, il a été relâché sans poursuite.
« Il a répondu à toutes les questions des enquêteurs dans un esprit de collaboration. Aucune intention malveillante n’a été relevée. L’information a été traitée avec la prudence requise, en mentionnant clairement le caractère non confirmé des faits », a indiqué une source proche du dossier.
Plusieurs acteurs du secteur des médias et des droits humains ont salué le respect de la procédure, tout en soulignant l’importance de préserver la liberté de la presse dans le traitement de sujets délicats.
Des familles toujours sans nouvelles
Pendant ce temps, l’inquiétude demeure chez les familles des disparus. À Dakar comme à Abidjan, parents et proches des passagers restent dans l’attente de nouvelles. Le responsable de l’association sénégalaise qui a sonné l’alerte affirme avoir saisi l’ambassade du Sénégal en Côte d’Ivoire. Celle-ci aurait promis de coordonner avec la représentation diplomatique au Mali pour vérifier l’information.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, ni le ministère des Affaires étrangères du Sénégal ni les autorités maliennes n’ont officiellement confirmé ou infirmé l’hypothèse d’une attaque. Le flou persiste.
Une situation à haut risque dans la région
Ce nouvel épisode rappelle la dangerosité persistante de certaines zones du Sahel, notamment dans le sud-ouest du Mali, où opèrent encore des groupes armés terroristes. La circulation de véhicules civils, même encadrée, n’est pas sans risques.
Le gouvernement sénégalais est attendu sur une communication claire concernant cette affaire, tant pour rassurer les familles que pour clarifier les faits.
La rédaction de THIEYSENEGAL.com